Sega MegaDrive Mini – Elevé au Pal

BLOC INFO
Date de sortie
4 octobre 2019
Constructeur
Sega
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On la pensait morte et enterrée, la MegaDrive de SEGA fait pourtant un retour fracassant en cette fin d’année par l’intermédiaire d’une mini-machine plus vraie que nature. Du coup fini d’éplucher les annonces du bon coin, d’arpenter les rayons rétro des boutiques du Bld Voltaire et les vide greniers ? Oui… et non !

Chez Playscope on n’a pas vraiment l’habitude d’exprimer notre avis sur le matériel et les consoles en particulier. Même si j’avais promis à Michel de donner mon retour sur la PlayStation Mini – qui était honnêtement LA grosse déception de la fin d’année dernière, surtout à 99€ -, cette fois le Segamaniaque qui est en moi n’a pas pu s’empêcher de faire passer la version miniaturisée de la 16bit sur le grill. Contrairement aux machines de Nintendo et Sony la dame noire de SEGA a déjà fait l’objet d’une multitude de rééditions plus ou moins officielles, mais le plus souvent plombées par leurs finitions hasardeuses. Quant à la ludothèque de la MegaDrive on a pu la redécouvrir à maintes reprises par l’intermédiaire de compilations sorties sur à peu près toutes les plateformes mais aussi par le biais des consoles virtuelles. Derrière cette console miniaturisée on retrouve “SEGA” (ou plutôt l’une de ses divisons jouet) à la fabrication ainsi que le studio M2 sur la partie Software de la bête. Ce studio japonais a œuvré notamment sur les adaptations 3DS des titres SEGA AGES comme Streets of Rage, Sonic, Galaxy Force 2 et plus récemment Virtua Racing sur Switch. Avec SEGA derrière le projet peut-on avoir l’esprit tranquille ?

Il faut bien l’admettre, le design de la réplique miniaturisée de la MegaDrive est vraiment impeccable, fidèle à la 16bit de SEGA mais avec des proportions moindres. On retrouve le potar de la première version de la MD qui servait à moduler le volume de sortie de la prise casque… hélas, la prise jack est absente de cette version mini : cela aurait été la cerise sur le gâteau ! Les boutons Power et Reset restent nichés à côté de la molette de réglage de la sortie sonore. D’ailleurs c’est par l’intermédiaire d’une pression de la touche Reset en cours de partie (ou un appui prolongé du bouton start de la manette) qu’on peut accéder aux menus de l’émulateur. En guise de sortie audio/vidéo, la machine dispose d’une sortie HDMI quant au port mini USB situé à l’arrière, il sert évidemment à alimenter la bête. Classique. Enfin sur la face avant de la machine, les prises manettes conventionnelles ont été troquées contre deux ports USB où se connectent des pads estampillés SEGA. Des Pads trois boutons vraiment fidèles aux originaux tant par leur taille que par leurs poids plume. Il n’y a qu’au niveau de la croix directionnelle qu’on sent une vraie différence. Le D-Pad possède une texture “granuleuse” et le feeling est aussi différent lors de l’appui d’une touche directionnelle. Toutefois le résultat en cours de jeu est infiniment plus réactif et agréable que par le biais d’un stick analogique. Signalons enfin que si l’on retrouve avec plaisir les pads 3 boutons d’antan, l’achat de deux pads 6 boutons – pour 20€ pièce – risque d’être inévitable pour les amateurs de jeux de castagne. Difficile de ne pas se sentir frustré par la nécessité d’appuyer sur la touche Start pour jongler entre les coups de poings et les coups de pieds lors d’une partie de Street Fighter 2 ou Eternal Champion. Les possesseurs de la MegaDrive japonaise n’ont pas eu besoin de repasser à la caisse, puisque la mouture nippone est livrée en standard avec des pads 6 boutons. Chanceux !

A la différence des clones de MD sortis jusqu’à présent chez Atgames, cette version miniaturisée et officielle ne possède pas un port cartouche fonctionnel. Le slot ayant été relégué à un rôle purement décoratif on peut toutefois y nicher la réplique d’une cartouche japonaise et/ou d’un 32X et même… un MegaCD de première génération sous la console. Le genre de mignardises purement cosmétiques, accessoires, mais vendues à prix d’or sur l’archipel nippon ! Côté contenu, cette MegaDrive Mini intègre dans ses 512Mo de mémoire flash, quarante-deux jeux. C’est largement plus que la SNES mini qui ne contenait que vingt-cinq jeux dont un titre inédit : StarFox 2. Même si le catalogue de la MD Mini est plus généreux que celui de sa concurrente, il est pourtant impossible de ne pas sentir un léger sentiment d’amertume en s’attardant sur le détail des jeux… surtout, si en bon Segamaniaque vous avez déjà craqué pour la compilation MegaDrive sortie en juin 2018. Entre cette compil et cette console on retrouve pas mal de doublons, et seul un titre de chaque grande franchises de la MegaDrive (Streets of Rage, Golden Axe, Shining Force, ThunderForce et Shinobi) est inclus dans la console. Si on se réjouit de s’essayer enfin à Monster World IV en anglais, de rejouer à Gunstar Heroes, à Castle of (et World of) Illusion, à Sonic 2 et Landstalker on regrette aussi le manque de variété des genres proposés par cette bécane, qui offre de la plate-forme, du RPG, du Shoot Them Up, du puzzle-game, du Beat Them Up et de la castagne. En dehors de Road Rash 2 il n’y a pas de jeu de course, exit donc Super Monaco GP ou Virtua Racing et impossible de taper le ballon avec un Fifa ou un ISS Deluxe : dommage ! Particularité de cette MegaDrive Mini elle a le bon goût de contenir une kyrielle de jeux d’éditeurs tiers comme le fabuleux Castlevania Bloodlines, l’indispensable  Street Fighter 2’, le sympathique MegaMan Willy Wars, Probotector et l’excellent EarthWorm Jim. En sus, la console propose deux titres inédits, un Tetris (au goût d’inachevé) et un Darius taillé pour la 16 bit de Sega. Et bien qu’elle affiche fièrement quarante-deux jeux au compteur, elle en contient deux “supplémentaires”. En switchant vers la langue japonaise on peut alors troquer le bon vieux Doctor Robotnik’s Mean Bean Machine contre PuyoPuyo, quant à Probotector il est alors remplacé par Contra Hard Corps. Il fallait y penser.

Vu qu’elle se connecte au téléviseur par l‘intermédiaire d’un câble HDMI, la MD Mini dispose d’une qualité d’image en 720P, propre et nette, même si on note parfois quelques artefacts subtils qui trahissent une émulation pas toujours parfaite. Dommage, les équipes du studio M2 se sont pourtant évertué à faire revivre au joueur l’expérience la plus authentique possible en simulant notamment les ralentissements et clignotement de sprites dans certains jeux. Et, lorsqu’on a été biberonné au Pal 50 dans sa jeunesse, on ne peut qu’être émerveillé face à la réactivité et la nervosité d’un Sonic The Hedgehog en 6O Hz. En ce qui concerne le rendu, l’affichage des jeux peut être fait en plein écran (occupant alors toute la largeur ou surface d’un écran 16/9 ème) ou en conservant les proportions d’origine. Les puristes peuvent même coller un filtre pour simuler l’affichage sur un bon vieux téléviseur cathodique des familles. Si un Sonic 2 ou un Streets of Rage 2 s’avèrent être un régal pour les yeux en plein écran, mieux vaut conserver le rendu d’origine d’un Street Fighter 2’. Le rendu étiré ne rend vraiment pas honneur aux fighters qui ont parfois l’allure d’un gros amas de pixels sautillant. Si M2 s’était amusé à nous proposer deux types de rendu sonore (MegaDrive ou MegaDrive2) dans ses productions Sega Ages sorties sur 3DS, le studio nippon ne nous a malheureusement pas proposé cette option dans la MD Mini. En vérité l’interface est assez austère, émulateur oblige. En cours de partie on ne peut qu’effectuer ou charger une sauvegarde rapide ou aller vers le menu principal. M2 et SEGA ne se sont malheureusement pas inspirés de la concurrence pour octroyer au joueur la possibilité de revenir légèrement en arrière dans le temps afin de s’épargner quelques crises de nerfs lors des sessions rétro les plus intenses. Vous voilà prévenus, cette MegaDrive Mini est un peu vieux jeu… et dans le fond quoi de plus normal ?

Sega MegaDrive Mini – Elevé au Pal
CONCLUSION
Généreuse en jeux, doté d’une fabrication irréprochable, la MegaDrive Mini est LA console que les Segamaniaques attendaient. Une mini-machine destinée avant tout aux retrogamers occasionnels qui ne visent pas le fullset, les jeux de sport et veulent une bécane à connecter en HDMI. Simple, efficace.
Les plus
La qualité de fabrication de la MD Mini enfin digne de SEGA
Un catalogue de jeux assez conséquent
Des perles inédites, des jeux en VF
L’affichage en plein écran... quand il passe bien
Les moins
Pas de port jack sur la console, l’interface spartiate
Beaucoup de jeux déjà vus, pas de sport ou de course
7.9
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