Microsoft évoque son projet xCloud

Aujourd’hui, jour de lancement de Stadia, le service de game streaming de Google, il était intéressant de revenir sur ce que prépare leur futur concurrent dans le domaine : Microsoft.

Microsoft a fait un peu le point sur son Projet xCloud lors de son X019 histoire de se rappeler au bon souvenir des joueurs qu’ils préparent également un service de cloud gaming/game streaming. Pour rappel, pour ceux qui ne suivent pas de très près, ce qu’on appelle Cloud Gaming (ou que j’appelle parfois le game streaming même si cela peut prêter à confusion) repose sur le principe que la machine sur laquelle joue l’utilisateur n’est pas chez lui mais sur un serveur à distance. Ce dernier ne fait qu’envoyer l’image de ce que le joueur voit et reçoit les commandes. Ce principe n’est pas nouveau mais arrive petit à petit à maturité – même si, il faut bien l’admettre, cela va prendre encore quelques années avant que cela ne soit totalement répandu.

Les premiers à avoir lancé un tel service s’appelaient Onlive ou Gaikai (racheté par la suite par Sony qui l’a transformé en PlayStation Now, le service de cloud gaming/téléchargement de la PS4). Pour l’avoir testé à l’époque avec ma vieille connexion ADSL, en 720p, l’image d’un jeu PC provenant du serveur était somme toute correcte et jouable. Depuis, évidemment, les technologies ont évolué, les connexions sont passées en fibre – pour certains chanceux comme moi – et les infrastructures ont été boosté.

Google travaille ainsi depuis plusieurs années sur leur projet Stadia et le lance aujourd’hui. Sans être une lumière, il est assez facile d’imaginer que ce lancement tient de la bêta tant il manque de fonctionnalités précédemment annoncées et d’une maturité généralisée de toute la chaîne technologique. Google applique à Stadia ce qu’ils ont toujours fait à savoir lancer des services et les faire évoluer au fur et à mesure que le public suit – et parfois les abandonner en cours de route aussi. Ceux qui ont donc payé pour le Founder’s Edition ou le Premiere Edition sont en gros des utilisateurs qui ont acheté leur accès anticipé. Pour quelqu’un féru de technologie, toujours à surveiller les technologies à venir, cela peut être normal surtout que je suis convaincu que l’avenir du jeu vidéo et de bien d’autres aspects de notre vie numérique reposera sur le principe du streaming. Voir les prémices est toujours intéressant. Mais pour le joueur lambda, il m’est d’avis qu’un Stadia au stade actuel (NDRL : quel jeu de mot :p) n’est pas conseillé à tous pour nombre de raisons.

Dans ce contexte, Microsoft a opté pour un rythme plus prudent. Comme souvent, lancer un nouveau produit et réussir peut dépendre d’un bon timing plus que du prix ou des fonctionnalités. Apple est le spécialiste du genre. Microsoft avance donc doucement ses pions sur son Projet xCloud.

Alors où en sont-ils? A l’heure actuelle, Microsoft a lancé une phase de test dans certains territoires. Cela fait ainsi 1 mois que la première phase de test a été lancé aux USA, en Angleterre et en Corée du Sud. Microsoft va ouvrir cette phase de test à d’autres pays européens ainsi qu’au Canada, l’Inde et au Japon à partir de 2020. La France devrait, espérons-le, être sur la liste des pays concernés.

Pendant cette phase de test, Microsoft mettra à disposition plus de 50 titres de quoi certainement voir la qualité du service sur plusieurs types de jeu aux demandes plus ou moins particulières. Entre les 17 jeux made in Microsoft et des titres d’éditeurs tiers, les bêta testeurs pourront découvrir le potentiel du cloud gaming de Microsoft. On peut trouver ainsi des titres comme Madden NFL 20, Devil May Cry 5 ou encore Tekken 7. Vous pouvez voir la liste complète des titres disponibles sur le Projet xCloud pendant la phase de test sur la page officielle. D’autres titres devraient être ajoutés ultérieurement.

Le principe même du cloud gaming est de pouvoir jouer sur divers appareils. C’est le cas de Stadia qui permet de jouer sur un ordinateur avec Google Chrome, des smartphones – pour le moment uniquement de la gamme Pixel de Google – ou encore sur la TV. Ce sera pareil chez Microsoft. Evidemment, le Project xCloud fonctionnera sur tous les PC à base de Windows mais Microsoft compte également rendre son service accessible sur les mobiles, les tablettes et bien plus encore. Côté pad, celui de la Xbox One est géré mais Microsoft n’est pas sectaire et prévoit de gérer d’autres marques comme Razer et même le DualShock 4 de la PlayStation 4.

La force du Projet xCloud par rapport à Stadia c’est que Microsoft ne part pas de zéro. Puisque le service ne requiert aucun travail supplémentaire de la part des développeurs, les 3500+ jeux actuels de la Xbox One et les 1900 jeux en cours de développement fonctionnent déjà sur xCloud. Autant dire que la logithèque est déjà colossale là où Google débute avec une petite vingtaine de titres. L’autre avantage de Microsoft est évidemment sa communauté de gamer Xbox One et PC qui sera plus enclin à suivre surtout que le géant de Redmond a une stratégie commerciale agressive notamment avec des offres comme Xbox Game Pass qui devrait à terme intégrer des fonctionnalités de xCloud.

Autant dire que, même si Microsoft prend son temps, son argumentaire a plus de chance de convaincre les joueurs. Google a encore beaucoup d’efforts à faire en développement technologie, développements de jeux, partenariats à signer et client final à convaincre. Bref, la guerre du cloud gaming n’a pas encore commencé mais quand elle le sera, elle sera féroce surtout que vous pouvez être certain que d’autres belligérants vont pointer le bout du nez tôt ou tard. Je pense notamment à un Amazon ou même Nvidia et son GeForce Now toujours en bêta aussi.

Bref, Stadia est à surveiller car Google va le faire évoluer, progresser pour sûr. Le marché du jeu vidéo est colossal et je doute que Google le délaisse totalement. Microsoft est aussi à surveiller non seulement pour la prochaine génération de console, leur Project Scarlet, qui restera encore une bonne gueguerre contre Sony et la future PS5 mais aussi pour ce Projet xCloud alléchant sur bien des points même si le concept est à priori légèrement différent de Stadia – pour le moment.

Restez donc à l’écoute avec nous car Playscope va suivre tout cela de près. C’est une révolution qui vient à peine de démarrer mais c’est une révolution qui arrivera pour sûr. La question n’est pas si mais quand elle arrivera.