Legend of Mana – Pour la petite histoire

Demeurée dans l’ombre de la saga Final Fantasy, ce quatrième volet de la série des Mana se refait une beauté par l’intermédiaire d’une épopée taillée pour nos machines HD. Enfin presque. Test express !

Si vous avez lu la review de MechWarrior 5 Mercenaries, vous avez sans doute vu que je me réjouissais de voir des jeux des années 2000 enfin débouler sur nos consoles adorées. Le Legend of Mana qui passe aujourd’hui sur le grill, est sorti la même année aux Etats Unis que le jeu de mechs sus-cité, mais il est hélas resté cantonné aux PlayStation japonaises et nord-américaines. Dommage pour les fans européens de l’époque. Pour mémoire. Si la franchise Secret of Mana avait vu le jour sur les bécanes de Nintendo, à l’instar de Final Fantasy, le Square(soft d’alors) n’avait pas hésité à esquiver poliment la N64 pour focaliser toute son attention sur la 32 bits de Sony. Voilà l’occasion de (re)découvrir une petite pépite pas sortie par chez nous. Joie ?

Malgré ses vingt-ans d’âge Legend of Mana repose sur un concept assez déroutant et original. Plutôt que d’offrir une trame scénaristique figée et d’inviter le joueur à crapahuter à travers une immense aire de jeu à la “Zelda”, ce JRPG propose d’accomplir une série de quêtes assez variées dans des “petites” zones cloisonnées. Elles consistent par exemple à s’aventurer dans des zones labyrinthiques pour occire des monstres, à vendre/négocier des lampes à une peuplade autochtone (le tout dans une langue étrangère), à aider une apprentie magicienne à préparer une potion. Bref le titre propose une soixantaine de quêtes, principales ou annexes. Des histoires sympathiques et amusantes ou exaspérément ennuyeuses et répétitives. Autre originalité, il revient au joueur de disposer sur la map vide du monde de Fa’Diel la maison, point de départ de l’aventure, et les artéfacts obtenus à l’issue des quêtes qui vont générer une ville, un “donjon” ou une zone de combat/exploration. Signalons enfin que Legend of Mana n’impose pas de héros ou héroïne, ni de classe prédéfinie. Ainsi on peut choisir le sexe de l’avatar et son arme de prédilection (épée, arc, épée à deux mains, griffe…) qui va naturellement modifier le style de combat. La replay value est assurée !

Les affrontements de Legend of Mana sont à mille lieues de ceux des Final Fantasy VII ou VIII de la même époque. Oublié le tour par tour, les phases d’action se déroulent à la manière d’un Beat Them Up. Il s’agit d’éliminer les ennemis que l’on rencontre et qui ont la mauvaise habitude de réapparaître dès que l’on revient dans une zone déjà visitée. Afin d’épargner quelques crises aux joueurs les moins patients, les blasés de la castagne ou simplement intéressés par l’histoire le titre permet de désactiver les combats contre la petite friture. Impossible en revanche de faire l’impasse sur les combats contre les imposants boss de fin de level. Praticable en solo ce titre permet aussi à un second joueur de prendre le contrôle d’un allié (dirigé par l’IA) pour s’y adonner en coop. Derrière ce gameplay très accessible le jeu s’avère être un RPG pur jus (gestion de l’équipement, crafting…). Loin de tutoyer la perfection, ce Legends of Mana pâtit d’une maniabilité vraiment trop approximative qui pimente trop les combats et gâche l’exploration. Il n’est donc pas rare de s’agacer de certaines collisions ou de manquer une attaque spéciale après avoir engrangé assez de mana : frustrant ! Autre aspect agaçant, les niveaux bien qu’assez « étriqués» tentent de jouer la carte du labyrinthique pour booster artificiellement la durée de vie à une vingtaine d’heures de jeu. Quelle fourberie ! En sus de la possibilité de désactiver les apparitions des ennemis lambdas, le titre permet aussi de consigner sa progression à tout moment (hors combat) et il le fait automatiquement à chaque tableau/écran. Un bon moyen d’encaisser plus facilement une défaite écrasante face à l’un des boss.

Comme le plus souvent achevons le tour du propriétaire par la réalisation. Développé par le studio M2 à qui l’on doit la Megadrive Mini où les titres Sega Ages sortis sur  Nintendo 3DS, ce jeu est un portage légèrement retravaillé du titre paru à l’époque sur PlayStation. Le rendu ayant été adapté à nos écrans 16/9, il offre des arrière-plans affinés et des environnements colorés joliment animés. Gros regret, les sprites eux – surtout ceux des protagonistes -sont restés ultra pixelisés. Et inutile de chercher dans les paramètres une option pour simuler les scanlines d’un bon vieux écran cathodique, nos mirettes doivent malheureusement supporter la vue de ces amas de pixels hérités de la PS One. Dommage. Si la partie graphique a été légèrement « retouchée », il en est de même côté audio le titre bénéficie de musiques réarrangées mais il laisse le choix à ceux qui aiment la jouer vieux jeu de profiter de la BO d’époque ! Sympa ! Plus encore, on profite grâce à cette adaptation des textes et menus enfin en français. Une traduction au langage pas toujours soutenu, mais toujours bonne à prendre !

Legend of Mana – Pour la petite histoire
CONCLUSION
Inutile d’avoir poncé Secret of Mana ou Trials of Mana pour apprécier ce Legend of Mana. Cette suite propose une expérience suffisamment originale pour captiver les néophytes comme pour plaire aux allergiques des confrontations au tour par tour. Une bonne dose d’action suffit parfois pour séduire !
Les plus
Des arrières plans et environnements assez jolis et retravaillés
Une durée de vie honnête d’une vingtaine d’heures, enfin en français
Des confrontations très action
Les moins
Une maniabilité assez approximative
Des sprites un peu trop pixelisés
Des levels labyrinthiques, des quêtes à l’intérêt variable
7