Capcom met les bouchées double pour ressortir son survival-horror en centre commercial sur les consoles de salon 4K et sur PC. Test express pour l’occasion d’une version reliftée pour ses dix huit ans ! Il était temps !
À sa sortie en 2006 sur Xbox 360, Dead Rising s’était imposé comme un monument incontournable de la machine de Microsoft en mélangeant Survival Horror à la troisième personne à l’action d’un intense d’un Beat Them Up. Adapté moins de trois ans plus tard sur Wii, le tour de force avait pu être réalisé sur la bécane de Nintendo grâce à une version allégée en Zombies et en polygones. Depuis, la franchise s’était enrichie de trois autres jeux (hors extensions), et a bénéficié en 2016 de la ressortie de Dead Rising sur PS4 et PC dans une mouture fidèle à l’original. Après huit ans d’absence, la franchise Dead Rising revient dans une version visuellement améliorée et enrichie en zombies… du premier volet. Capcom nous refait le coup du reboot qui a transcendé Resident Evil 2 ? Non c’est comme le Port Salut c’est écrit dans le titre : remaster oblige !
Pour ceux qui n’ont jamais joué à Dead Rising premier du nom, le titre invite à suivre les aventures de Franck West. Ce photo reporter en quête de scoop, se retrouve catapulté en pleine apocalypse zombie consumériste dans le centre commercial de Willamette. Cet immense « Mall » du Colorado grouille de hordes trébuchantes et aussi de tueurs psychopathes. Pas le temps de flâner dans les allées des boutiques de luxe ! Franck West n’a que 72 heures pour faire la lumière sur cette histoire tout en volant au secours des survivants tétanisés ou pourchassés par les bouffeurs de cervelles. Souvenez-vous d’accomplir en priorité les objectifs principaux plutôt que les quêtes annexes ! Si l’une des missions de la quête principale n’est pas accompli dans les temps, il n’y a d’autre choix que de reprendre la partie depuis un point de sauvegarde situé en amont… sous peine d’avoir irrémédiablement la mauvaise fin. Terriblement frustrant ! Histoire d’épargner quelques crises de nerf, le jeu consigne « automatiquement » la progression, particulièrement utile lors des combats face aux boss ou en cas de mort… stupide. J’ai glissé chef !
Même s’il se montre impitoyable par ses challenges chronométrés, Dead Rising s’avère pourtant bien plus fun qu’un Resident Evil. Pas question de dézinguer du zombie à la chaîne à l’arme lourde ! Il s’agit plutôt ici plutôt de les dérouiller à l’aide d’une très vaste gamme d’armes de fortune. Elle s’étend de la simple barre de fer, à la masse, au katana, en passant par le pistolet à clous ou l’arme de service récupérée sur le cadavre d’un agent de sécurité zombifié. Mieux vaut vérifier l’état de son arme avant de plonger au cœur de la meute. Les objets dégotés dans l’environnement comme les « armes » sont affublées d’une jauge de résistance qui se vide à mesure qu’on ratiboise du mort vivant. Un peu rageant de devoir se délester d’objets uniques et efficaces tels des tronçonneuses récupérées sur le corps d’un clown tueur ou d’une machette récupéré sur le cadavre d’un mercenaire australien . Si Dead Rising offre d’employer des objets uniques, dans le feu de l’action on se retrouve à devoir faire avec les moyens du bord notamment lors de confrontations face à des durs à cuirs (boss). La place dans l’inventaire étant limité on doit se résigner à porter le minimum d’objets de soins, pour également prendre de quoi avoir sous le coude pour se protéger des ennemis. À court d’arme ? Pas de panique ! Des tas d’objets disséminés dans l’environnement peuvent servir à repousser les assauts des morts vivants. Ainsi on peut employer du mobilier, des chariots, des matériaux de construction voire des produits mis à disposition dans les échoppes du centre commercial. Willamette offrant une aire de jeu à la superficie « respectable », sur trois ou quatre niveaux, un cycle jour/nuit, on est content de pouvoir circuler d’un bout à l’autre du mall en utilisant parfois un véhicule (moto, voiture, fourgon…). En sus de nous protéger des attaques des zombies, on peut surtout lors des moments de flottements, entre deux missions, écraser quelques centaines d’infectés pour grimper en level. Enfin les survivants que l’on est amené à secourir lors de nos pérégrinations doivent être escortés jusqu’au refuge situé dans l’aile Est du Centre Commercial, après l’entrepôt grouillant de zombies. Pas évident de les ramener à bon port quand certains rescapés peinent à nous talonner, restent en retrait et meurent sous les attaques des zombies. Et pour se déplacer de l’aile Ouest à l’aile Est de Willamette rapidement et en toute sécurité notez qu’il existe un passage « secret » situé dans les toilettes des femmes. Pratique pour éviter les mauvaises rencontres !
L’épopée de Franck West a pu être testé durant une douzaine d’heures sur PlayStation5 grâce à un code fourni par Capcom. Merci à lui ! Techniquement le jeu est un vraie remise à niveau graphique du petit bijou sorti à l’époque sur Xbox 360. Notre héros ne bénéficie pas cependant pas – d’un certain point de vue – de ce lifting visuel, qui fait apparaître un front énorme et un début de calvitie (pas forcément gracieux). Dans l’ensemble la remise à jour visuelle dote les protagonistes, les zombies et les environnements de modélisations plus détaillées, de textures affinées et les décors affichent également des effets d’éclairages améliorés. Plus beau que le titre d’origine certes, DeadRising Deluxe Remaster est cependant flanqué de quelques effets visuels peu époustouflants (eau plate des bassins… ) car un brin surannés ou qui brillent par leur inexistence. Dommage aussi que le monde ouvert découpé en zones, ne soit pas persistant et qu’il faille toujours se frotter encore et encore aux cohortes de zombies qui respawnent quand on quitte un secteur ou surgissent parfois sous nos yeux. S’il a le mérite de bien tourner en 4K sur PS5, le jeu n’oblige pas à choisir dans les options la fidélité du rendu ou la fluidité de l’animation. Il offre au mieux d’activer ou désactiver quelques effets visuels tel le HDR, le flou de mouvement ou de profondeur. S’il a plus fier allure que son glorieux ancêtre, ce Remaster peut surtout se vanter d’offrir une expérience bien immersive en VF intégrale dans ses textes, ses menus et aussi dans ses voix. Ainsi il bénéficie de doublages en français de bonne facture !