Test – Call of Duty Black Ops 6 – Le coup de Sirocco

BLOC INFO
Date de sortie
25 octobre 2024
Editeur
Activision Blizzard
Développeur
Treyarch, Raven Software
Genre
Action, FPS, Shooter
Machines
PS5/Pro, XSX/S, PS4/Pro, Xbox One/X, PC
PEGI
18

Oubliée la Guerre Froide, les néons des 80’s et la bande-son New wave ! Black Ops offre cette fois de suivre les aventures des têtes brûlées de la CIA au début des années 90. Allez courage : empoignez un fusil d’assaut et plongez en pleine Tempête du Desert !

À sa sortie en 2020, Black Ops Cold War m’avait laissé de glace. Normal ! Flanqué d’un nombre assez famélique de maps destinées aux parties en multi et pas foutu d’être stable sur Xbox Series X le jeu avait été sanctionné d’un 7/10. Bien mais pas top. Mea culpa ! Car en définitive le titre s’est sacrément bonifié au fil des MAJ et c’est sans doute le Call Of qui m’aura le plus captivé par son multi joueur… et ce malgré les sorties des « pseudos remakes » de Modern Warfare ou même encore de Call of Duty Vanguard. Dire que j’attendais avec impatience ce sixième volet de Call of Duty Black Ops est un bien doux euphémisme. La perspective de découvrir la suite des aventures de nos mystérieux agents de la CIA- et en particulier cette ordure charismatique de Russel Adler – faisait envie. Au développement de cette cuvée 2024 du FPS d’Activision on retrouve Treyarch et Raven Software. Si les premiers ont planché sur le multi, le second studio s’est occupé de la mise en scène du solo. Un développement à quatre mains (ou même plus si l’on y incorpore les participations de SledgeHammer, High Moon Studios et Beenox) comme c’est toujours le cas depuis la génération PS4/Xbox One. D’ailleurs notez que si Black Ops 6 sort sur les machines estampillées 4K UHD de chez Sony et Microsoft, il n’abandonne toujours pas les bécanes de la génération précédentes. Une bonne nouvelle pour ceux qui n’ont pas encore… « switché ».

Comme expliqué en introduction (faites-moi plaisir vous l’avez bien lue ?), Black Ops abandonne les 80’s. Il effectue un saut de puce de dix ans dans le temps afin de situer son action au début des années 90. Le contexte ? La première invasion du Koweït par l’Irak de Saddham Hussein. L’objectif de nos agents de la CIA que l’on incarne parfois tour à tour ? Déjouer les plans d’une organisation de mercenaires appelée le Panthéon sans le soutien de leur hiérarchie. Une mission suicide pour Woods, Mitchell, Case et les autres ? On ne change pas une recette qui marche. Si le jeu a conservé ses successions de gunfights couloirs scriptés à outrance à l’action intense et savamment orchestrée lors de la campagne solo, il s’est aussi doté d’autres phases de gameplay, moins pétaradantes ou moins linéaires. Il offre une opération d’infiltration dans un luxueux Casino en Europe du Sud digne d’un film d’espionnage ainsi qu’une séquence en « monde ouvert » qui se pratique à la manière de la Warzone (à pied ou en jeep) durant laquelle on doit détruire des rampes de missiles Scuds avant de foncer vers le palais de Saddham. Rassurez-vous les séquences à la Warzone sont rondement mieux menées que celles de la cuvée de l’année passée de Modern Warfare 3 qui donnait l’impression de meubler la campagne solo. Il est bon de rappeller que le développement de ce dernier avait été un brin – doux euphémisme – rushé. À l’instar du mode histoire de Cold War celui de BlackOps6 offre aussi un tour du monde. La quinzaine de missions du jeu invitent ainsi à crapahuter durant une dizaine d´ heures au Koweït mais également en URSS, en Bulgarie, sur la Riviera, aux États-Unis lors de la campagne de Clinton ou un peu ailleurs à l’occasion d’épopées hallucinées. Bien rythmée, explosive et enrichie en rebondissements, voilà une campagne solo plutôt bien ficelée comme on les aime !

S’il est arrivé par le passé qu’Activision fasse l’impasse sur la partie scénarisée du jeu, comme dans Black Ops IV, difficile d’imaginer en revanche un Call of digne de ce nom épuré de son multi. À l’heure où ces quelques lignes sont écrites, une dizaine de jours après la sortie officielle du sixième opus, on peut dire que l’on a pris notre temps pour goûter aux plaisirs offerts par son multi et son solo. Par multijoueur comprenez les modes de jeux qui sont praticables de façon conventionnelle comme dans leur variante Hardcore. Tandis que le mode de base permet d’encaisser plus ou moins de tirs adverses, le mode hardcore se montre en revanche plus expéditif car une balle suffit parfois à renvoyer le bidasse à son créateur… voire au point de respawn. Le titre totalise un peu moins d’une dizaine de modes standard et autant de modes hardcore praticables à une douzaine de joueurs sur une quinzaine des Maps inédites ou déjà vues, telle l’inévitable nouvelle cuvée de Nuketown. Ces terrains de jeux sont bourrés à craquer de spots propices aux coups fourrés comme aux intenses fusillades. Les cartes offrent de se livrer à des Matchs à morts en équipe ou en chacun pour soi, de protéger/capturer des points stratégiques, de s’adonner à de la domination ou de protéger un joueur de l’escouade et de dézinguer le VIP de l’équipe adverse. Les confrontations en multi sont à la fois nerveuses et … aussi un brin irritantes. Comprenez qu’à l’instar du snaking s’un Mario Kart DS, les joueurs abusent ici de la technique de la glissade et semblent pouvoir « camper » (pour les moins fair-play) à proximité des zones de respawn. On espère que Treyarch entendra les cris de désespoirs/ mâtinés de rage des joueurs et procèdera à quelques ajustements au fur et à mesure des mises à jour. Rassurez-vous en l’état, dans sa forme la plus brute le jeu en multi reste amusant, même si on peut reprocher à bien des Maps d’être assez quelconques. Moins marquantes que ne l’ont été celles de Cold War par exemple qui repompait quelques cartes de ses prédécesseurs ! Afin de captiver le joueur sur la durée il offre de se faire les dents sur des classes prédéfinies. Tandis que la montée en niveau du joueur octroie de nouvelles armes, bonus ou capacités, la maîtrise de chaque arme confère des améliorations bienvenues ! Ces pièces détachées permettent d’améliorer la stabilité ou la portée de la pétoire, d’augmenter la taille du chargeur, de l’équiper d’une lunette ou d’une guidée laser. En clair de sympathiques et indispensables améliorations pour nos engins de destruction ! Gare ces upgrades imposent cependant de faire des choix, pour trouver par exemple le bon compromis entre stabilité et vitesse de visée ou temps de recharge rallongé.

En sus de sa ribambelle de modes multijoueur, Black Ops 6 est évidemment accompagné d’une nouvelle déclinaison du Mode Zombie. Ici pas question de tenir un siège, il s’agit plutôt d’employer l’argent obtenu lors des frags de bouffeurs de cervelles pour ouvrir des portes. Pas de risque de se perdre en coop à quatre ou en solo, les objectifs à accomplir sont clairement indiqués à mesure que l’on avance à travers la map. Un gilet pare-balles comme quelques plaques de blindage ne sont pas de trop pour encaisser quelques attaques des infectés… en théorie. Car en pratique, il n’est pas évident de contenir leur fureur quand ils déboulent de toute part, par vagues et que l’on se retrouve, dépassé par leur nombre à devoir recharger la pétoire dans le feu de l’action. Et ne comptez pas que sur l’armement (flingues, fusils, grenades…) ou sur la solidité de la crosse de l’arme pour repousser les ardeurs des zombies ! Ainsi on peut activer occasionnellement quelques items/powerup dévastateurs – telle une mini bombe nucléaire – pour accroitre légèrement son espérance de vie lors de ces sessions de survie en milieu hostile. Petite particularité sympathique du mode zombie, comme évoqué plus haut il peut être pratiqué en solo, dans cette optique, il est possible de consigner sa progression et de reprendre la partie en début de chapitre. Gare un seul slot de sauvegarde est dispo, et il s’efface à chaque reprise de partie ! Une idée sympa pour ceux qui veulent casser du zombie en solitaire.

Enfin comme à chaque nouvelle édition de Call of – depuis le reboot de Modern Warfare – le titre est accompagné d’une nouvelle mouture de la Warzone. On peut y jouer aux modes (Battle Royal, Pillage et Résurgence…) en individuel pour certains ou en escouade pour la plupart. Les règles du Battle Royale n’ont pas changé d’un iota. Même après l’avoir longuement boudé la Warzone au cours de ces dernières années j’ai été surpris de retrouver mon avatar et son attirail (armes et atouts) de prédilection. Il s’agit toujours de sortir vivant d’une bataille opposant 150 bidasses- en solitaire ou en escouade – sur une vaste aire de jeu, ici l’Urzikstan. Cette contrée inspirée d’un pays du Moyen Orient regorge de structures, habitations et étendues où se dissimuler pour tendre des guet-apens aux adversaires, dénicher des armes, argent et items planqués dans des coffres tout en échappant au nuage toxique. Ce dernier se rapproche progressivement d’un point sur la carte afin d’encercler les survivants et les pousser à s’entretuer. Un principe dément, captivant mais terriblement frustrant surtout quand on se retrouve envoyé au goulag. Liberté j’écris ton nom !

Cette année il aura été inutile de guetter l’arrivée du vieux barbu vêtu de rouge et le sapin. Contrairement à MW III qui a dû attendre les fêtes de fin d’année pour passer sur le grill, cette fois grâce à l’intégration de Call of Duty Black Ops 6 sur le GamePass (Ultimate on précise) il a été possible de s’essayer à la cuvée 2024 sur Xbox Series X dès sa sortie… à moindre coût ! Si comme moi vous avez laissé les différentes éditions de COD accumuler la poussière sur les étagères, une fois le solo achevé et la hype passée, l’arrivée de BlackOps6 sur le GamePass est clairement une aubaine. Là où d’autres jeux se payaient le luxe de phagocyter près de Cent-Cinquante Gigaoctets de stockage sans vergogne, avec sa soixantaine de Gigaoctets d’espace alloués à son multi, son mode zombies et son solo, le dernier opus de CallOf se montre moins envahissant. Malgré un espace moindre, le jeu ne se prive pas d’offrir de splendides séquences cinématiques et bien sûr une réalisation graphique splendide. La plupart des personnages sont finement modélisés, les environnements sont détaillés et le jeu offre de jolis effets d’éclairage et une distance d’affichage des plus respectables sans jamais faire mollir l’animation. Revers de la médaille l’action manque parfois de lisibilité et les décors restent monolithiques. Comprenez par là que même sur Series X les éléments destructibles sont loin d’être légion.  Pour la beauté du geste nous avons également installé le jeu sur Xbox One S et le rendu paraît évidemment plus terne, l’animation moins fluide, les ombres plus grossières et les temps de chargements inévitablement plus longs. En solo comme en multi l’expérience restait tout juste jouable sur la machine de la précédente génération de Microsoft. Pour déguster ce Call of, sans concession, mieux vaut y jouer sur Series X, PlayStation5… ou PC. Sur la Xbox Series en sus des incontournables options dédiées à l’activation du HDR ou du bidouillage de l’amplitude du champ de vision (FOV), enfin que soit sur Series ou sur One notez que le jeu propose également d’ajuster la consommation énergétique sur la console. Et ce afin de viser la conso la plus basse possible en sacrifiant en fluidité, de baisser la consommation dans les menus ou de ne consentir à aucun compromis afin de maximiser la qualité de l’expérience. Sympa ! S’il offre des effets sonores qui font exploser de bonheur les cages à miel, le titre intégralement en français dans ses textes et menus régale également par des doublages de qualité. On retrouve notamment Shirine Boutella (vue dans Lupin) qui campe ici la mystérieuse Sev Dumas quant aux doubleurs de Russel Adler et Franck Woods, Bruce Thomas et Damon Allen, ils reprennent du service cinq ans après Black Ops Cold War. Achevons le topur du proprio par les musiques, elles ont été composées par Jack Wall déjà responsable des bandes sons des précédents opus de BlackOps. Sans surprise celles du sixième opus sont dans la même gamme c’est-à-dire : grandioses !

Test – Call of Duty Black Ops 6 – Le coup de Sirocco
CONCLUSION
Quel plaisir de retrouver Black Ops ! Prenant par son solo, captivant par son multi. Un bon opus de Call Of à savourer via le Game Pass comme en physique sur sa machine préférée. Attention. L’expérience est en revanche loin d'être aussi jouable sur la gamme des Xbox One. Une bonne raison de changer de génération !
Les plus
Russel Adler, Woods et les autres, un solo bien ficelé et surprenant, en VF intégrale
De quoi s’amuser en solitaire et en multi
La sortie du jeu sur le Game Pass et la disponibilité d’une édition physique
Graphiquement c’est vraiment bien animé et beau même si…
Les moins
Ce n’est pas toujours au top de la lisibilité
Pas hyper jouable sur Xbox One
8