Elgato 4K60 S+ – Enfin un boîtier de capture 4K HDR autonome

BLOC INFO
Constructeur
Elgato
Type
Boîtier de capture vidéo 4K
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Cela fait 20 ans que je produis des vidéos de gaming. Pendant toutes ces années j’ai cherché des solutions techniques pour capturer au mieux les ordinateurs et les consoles. Et en 20 ans les technologies ont évolué rendant la capture vidéo plus facile. Elgato fait partie des compagnies ayant simplifié et rendu la capture vidéo accessible à tous. Leur dernier produit est un peu un aboutissement.

Si je devais vous évoquer mon périple dans le monde de la vidéo et de la capture vidéo, cela prendrait des tonnes d’articles. Je le ferais peut-être un jour sous la forme d’un show sur Youtube 😉 En attendant, le sujet du jour est donc l’Elgato 4K60 S+.

J’utilise des solutions Elgato depuis des années – ainsi que des solutions Avermedia et Atomos. Récemment repris par Corsair, Elgato avait dévoilé lors du CES 2020 ce 4K60 S+ et immédiatement j’ai vu en cet appareil la solution idéale pour les captures vidéos que je fais quasi quotidiennement. Enfin une solution me permettant de capturer des vidéos 4K UHD en SDR ou HDR sans nécessiter un ordinateur. J’utilisais déjà la carte 4K60 Pro. Excellente carte pour qui a un emplacement PCI Express de libre dans son PC. Hé oui, il faut obligatoirement posséder un PC pour capturer vos vidéos avec le 4K60 Pro. Les résultats sont nickel mais ce n’est pas ultra pratique – sans parler de la consommation éléctrique du PC juste pour de la capture vidéo.

Alors lorsqu’Elgato a annoncé le 4K60 S+, j’ai cru y déceler le produit idéal pour mon usage. Ni une ni deux, j’ai précommandé et je l’ai reçu que ces derniers jours – Elgato semble avoir eu du retard à l’allumage puisque ce boîtier était initialement annoncé pour janvier/février dernier.

Avant d’entrer dans le détail, je vous fais d’abord un petit descriptif des caractéristiques du 4K60 S+. Sur la façade avant du boitier, on trouve un bouton pour lancer et stopper les enregistrements, un port carte SD et une prise mini-jack IN pour un microphone. A l’arrière, on trouve une entrée HDMI 2.0, une sortie HDMI 2.0, un port USB-C pour le relier à un PC et un port USB-C pour l’alimentation. Pour ce dernier, un adaptateur secteur est fourni pour la majorité des prises au monde. Je vous déconseille toutefois de relier ce boîtier à un simple hub USB. L’alimentation nécessaire est plus importante et vous aurez des micro-coupures. Donc utiliser l’adaptateur secteur fourni. Son boîtier métal est soigné et texturé. Je m’attendais à de fortes chaleurs lors des captures mais Elgato semble avoir mis du bon matériel et la coque métal doit aider à la dissipation thermique. Sur le dessous, on retrouve deux énormes patins en caoutchouc pour une bonne stabilité. Bonne qualité de fabrication donc.

Capable de capturer en H264 ou H265/HEVC, le point fort sur 4K60 S+ est sa capacité à capturer du 4K à 60 images/seconde en HDR. Sur ce point, ce boîtier n’est compatible qu’avec le HDR10. SI vous avez des sources autres telles que le HDR10+, Dolby Vision ou HLG, oubliez. Côté résolutions, qui peut le plus peut le moins. Le 4K60 S+ prend les résolutions 480p (720×480) et 576p (720×576) à 60 images/seconde. Pour les résolutions 720p, 1080p et 2160p vous aurez le choix entre 30 et 60 images/seconde. Par contre, si vous voulez capturer une résolution typiquement PC comme le 1440p ce n’est pas possible. De même tous les framerates au-delà des 60 images/seconde ne peuvent pas être pris en compte. La raison à cela ? Elgato se cale sur des résolutions et les framerates du monde de la vidéo. Si vous voulez les très hautes fréquences ou des résolutions bizarroïdes, vous êtes bons pour faire des captures au sein même de votre PC ou attendre de nouveaux matériels qui arriveront peut-être un jour.

La capture vidéo en mode autonome

Le 4K60 S+ est un boîtier autonome de capture vidéo permettant de capturer jusqu’à la résolution 4K UHD en SDR ou HDR et 60 images/secode. Pas besoin d’un PC à trimballer si vous voulez capturer des vidéos chez un ami ou comme moi parfois lors de présentations. Branchez la source via un câble HDMI 2.0 (nécessaire pour le 4K UHD), branchez le second câble HDMI 2.0 vers l’écran avec un pass-through sans latence, insérez une carte SD et c’est parti. Un toucher sur le bouton central démarre la capture. Un second toucher l’arrête. On ne peut pas faire plus simple. Pour ceux qui veulent commenter leurs captures, il y a même une prise audio mini-jack IN pour brancher un microphone. Attention toutefois, votre voix sera mixée avec le jeu. Si vous voulez avoir votre voix sur une piste séparée, vous serez obligé d’utiliser ce boîtier branché sur un PC.

Toutefois, il y a quelques détails à connaître avant de se lancer. Tout d’abord, le 4K60 S+ requiert des cartes SD d’une certaine catégorie. En effet, compte tenu des débits nécessaires pour des captures de bonne qualité, vous pouvez pas lui balancer n’importe quelle carte. Il faut des cartes SDXC UHS-II (U3) V30 ou supérieures. En gros, il faut que votre carte SD soit capable d’assurer un débit de 30Mo/s soit 240Mbits/s. Je sais ce n’est pas très clair et vous pouvez remercier la SD Association pour être incapables de faire dans la clarté – un peu comme l’organisme définissant les USB présentant un bordel sans nom pour l’utilisateur lambda. Si vous ne voulez prendre de risque je vous montre ci-dessous, la carte que j’ai acquise et qui fonctionne parfaitement car ayant des caractéristiques bien au-delà de ce qui est préconisé. Vous pouvez la trouver sur Amazon pour une quarantaine d’euros pour un 128Go (j’ai pris un 256Go plus onéreux).

L’autre détail concerne les réglages. Pour une utilisation autonome, les réglages par défaut sont inscrits dans un fichier texte qui se retrouve dans le répertoire Elgato de la carte SD créé au moment de la première capture. Pour la majorité des utilisateurs, les réglages par défaut fonctionnent bien. Mais si vous voulez modifier certains aspects, il faudra mettre votre carte SD sur un ordinateur, ouvrir le fichier texte dans un éditeur et modifier certains paramètres à la main en modifiant des valeurs. C’est assez roots mais ça fonctionne. Vous pourrez alors y modifier des valeurs sur les débits de capture jusqu’à 140000 bits/s soit 140Mbits/s (environ 17,5Mo/seconde). Personnellement, pour du 4K, j’ai opté pour un compromis à 100000bits/s soit 100Mbits/s. Par défaut, le boîtier le règle à 80Mbits/s pour le 4K, 60Mbits/s pour le 1080p. Attention, si vous formatez votre carte, vous êtes bon pour refaire vos réglages puisque le fichier se trouve sur la carte.

Parmi les autres réglages, vous pouvez choisir le codec de compression : H264 ou H265/HEVC. Par défaut, le boitier est réglé en mode automatique. Mais vous pouvez forcer le codec en choisissant celui que vous voulez. A noter que si vous voulez capturer vos jeux en HDR, il vous faudra obligatoirement opter pour le H265/HEVC.

Ce dernier est plus efficace et offre une meilleure qualité pour un débit identique. Il vaut mieux donc le choisir. Toutefois, il se peut que certains logiciels de montage le gèrent mal voire pas du tout d’où la présence du H264. Je ne vais pas entrer dans un tutorial sur la capture et le montage vidéo dans cet article, ce serait beaucoup trop long – je prévois des tutos sur Youtube prochainement – mais sachez que si vous utiliser des logiciels de montage vidéo comme Final Cut Pro X ou Davinci Resolve, les fichiers H265.HEVC générés par le 4K60 S+ sont parfaitement reconnus et gérés.

Pour vous donner une idée de la taille des fichiers, sachez qu’en optant pour un débit de 100Mbits/s, une heure de vidéo 4K prendra environ 45Go. Sur la carte SD évoquée plus haut, vous pourrez donc enregistrer 2h30 de 4K sans trop de problème. J’ai opté pour une carte SD 256Go qui permet un peu plus de 5h. Si vous gardez les débits des réglages par défaut cela donnerait environ 3h30 de 4K ou 4h45 de 1080p sur une carte SD de 128Go. C’est tout de même suffisant pour la majorité des cas. Si vous comptez capturer des heures et des heures, vous êtes donc bon pour relier le boîtier sur un PC pour profiter de la taille des disques durs.

La capture en mode PC

Si le mode autonome est sans doute le meilleur argument de vente, le 4K60 S+ peut aussi fonctionner en mode relié à un PC – malheureusement ce boîtier n’est pas compatible Mac. Dans ce cas, ce boîtier fonctionne comme les Game Capture HD60 S, HD60 S+. Il suffit de télécharger l’application 4K Capture Utility dédiée sur le site d’Elgato pour accéder à nombre de réglages et de possibilités. L’application Game Capture d’Elgato ne gère pas cette carte car destiné aux modèles HD60 S et S+.

Grâce à l’application 4K Capture Utility, vous pourrez accéder à bien plus de réglages comme la luminosité, le contraste, la saturation, le volume audio ou encore le débit de capture qui peut aller jusqu’à 196Mbits/s contre 140Mbits/x maximum en mode autonome.

Ce boîtier est également compatible avec d’autres logiciels comme le répandu OBS Studio. Si vous êtes streamer, vous pouvez donc être rassuré. Le 4K60 S+ peut être utilisé pour streamer sur vos plateformes préférés comme Youtube, Twitch, Mixer, etc. Il suffira de faire les réglages nécessaires et vous serez bons pour vous lancer.

Ce mode PC est donc sans surprise. Si vous aviez déjà du matériel de ce type que ce soit d’Elgato ou encore d’Avermedia, les réglages sont similaires. J’ai modifié ma configuration de capture en quelques minutes. Ce n’est pas bien compliqué.

Une solution presque idéale

Autant vous le dire tout de suite, j’aime ce produit – et non je ne suis pas payé par Elgato. Il correspond à mon usage quotidien et me facilite grandement mon travail tout en étant autonome, mobile et peu encombrant. Il devrait aussi réduire un peu ma facture EDF puisque mon PC de guerre et ses 800W de consommation reste au repos plus souvent.

Si vous êtes uniquement streamer, le 4K60 S+ est sans doute overkill puisque, à ma connaissance, ni Twitch, ni Mixer, ni Facebook ne permettent du livestream 4K. Seul Youtube le permet mais le débit internet nécessaires le rend guère accessible à la majorité des streamers. Et je ne vous parle pas du HDR ignoré par toutes les plateformes de stream pour le moment. Ce boîtier est donc plutôt destiné à ceux qui font de la production haute qualité. Les streamers peuvent se tourner vers les HD60S ou HD60 S+ qui marchent très bien pour leur utilisation.

Qui dit qualité, dit prix élevé. Sur ce point, le 4K60 S+ n’est pas pour toutes les bourses. A 400€, il n’est pas donné. C’est un peu le prix de départ des premiers systèmes de capture 4K il y a quelques mois. Il faudra sans doute quelques temps avant que le 4K60 S+ n’ait un prix plus accessible. Sans doute, faudra-t-il qu’un concurrent ne lance un produit similaire – je pense notamment à Avermedia qui n’a encore rien dévoilé dans ce domaine alors qu’ils ont une carte de capture 4K concurrente (et que j’utilise d’ailleurs) à la carte 4K60 Pro d’Elgato. Si on ajoute à cela le prix d’une bonne carte SD, le tarif de l’ensemble fera un gros trou dans votre compte en banque si vous n’avez pas de possibilité de le rentabiliser comme moi.

Pour avoir principalement capturé en H265/HEVC, Elgato semble avoir opté pour un format très compatible. De ce fait, importer les vidéos sur Final Cut Pro X est immédiat et le montage est très rapide, FCPX gérant parfaitement ces fichiers. C’est un peu moins le cas avec Davinci Resolve où le playback n’est pas fluide malgré un GPU puissant. Allez savoir pourquoi. Je n’ai pas testé avec Adobe Premiere que je ne possède pas.

Est-ce que le 4K60 S+ est parfait? On va dire presque parfait. Je ne suis pas fan du bouton d’enregistrement en mode touch. Cela manque de feedback lorsqu’on presse. On est obligé d’attendre pour voir si l’ordre est bien passé grâce à un système de clignotement trop basique à mon goût car monochrome. On s’y fait mais cela aurait pû être mieux pensé avec des couleurs différents en fonction des états par exemple. Elgato pourrait aussi l’améliorer avec quelques caractéristiques supplémentaires. Personnellement j’aurais aimé un petit écran LCD m’indiquant diverses informations (codec, vu-mètres audio, durée de capture, durée de capture restant, etc.). J’aurais aussi aimé une sortie audio pour brancher un casque afin de monitorer le son. Des potentiomètres de volume du micro et de sortie casque auraient aussi été les bienvenus pour ajuster le son. Enfin, à la place d’un porte carte SD, j’aurais bien vu un port pour y connecter un SSD 2,5″. C’est autrement plus rapide avec de plus grandes capacités qu’une carte SD. Peut-être qu’Elgato proposera une version Pro avec ces fonctionnalités 😉

Elgato 4K60 S+ – Enfin un boîtier de capture 4K HDR autonome
CONCLUSION
Au final, l'Elgato 4K60 S+ est un excellent système de capture pratique, efficace et fiable. Il est désormais dans mon arsenal de capture au quotidien.
Les plus
Un boîtier solide
Son usage en mode autonome
La qualité de la capture
Les moins
Certains réglages à faire en modifiant un fichier texte
Le bouton touch manquant de répondant
Son prix élevé… pour le moment
9
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