Gears 5 – Le doigt dans l’engrenage

BLOC INFO
Date de sortie
10 septembre 2019
Editeur
Xbox Game Studios
Développeur
The Coalition
Genre
Action, Shooter
Machines
XSX/S, Xbox One/X, PC
PEGI
18

L’automne n’est pas encore arrivé, et pourtant Microsoft n’a même pas daigné attendre la fin d’année pour exhiber sa grosse arme de destruction massive. Et pour une fois pas besoin de passer la caisse, un simple abonnement au Xbox Game Pass suffit pour s’essayer à ce Gears 5 ! Alors la cinquième fois c‘est toujours aussi bien ? 

Avec trois épisodes et un spin-off au compteur, la saga Gears of War s’était installé assez durablement sur Xbox 360. S’il était assez naturel qu’elle poursuive sa carrière sur Xbox One, cette dernière, en quelque six années d’existence n’accueille que son second “vrai” volet de GOW. Seulement ! Pas question de comptabiliser la première incursion de la saga sur Xbox One, puisque c’était à l’occasion d’un remake HD de l’opus fondateur, paru également sur PC. La cadence de sortie étant bien moins soutenu que sur 360, on peut se demander si (malgré toute sa débauche d’effets pyrotechniques, d’action tout azimut et de gros muscles) elle en a encore dans le coffre pour nous surprendre ? Après un quatrième volet sympa mais loin d’être aussi mémorable que les opus fondateurs parus sur Xbox 360, permettez-nous d’en douter un peu !

Les développeurs du studio The Coalition ne se mouillent pas en reprenant le cahier des charges instauré à l’origine par Epic Games… c’est dire si les mécaniques sont bien rôdées. La campagne solo se déroule après les événements du quatrième volet, on y incarne JD, le rejeton de Marcus Fenix, dans une aventure assez linéaire quoiqu’explosive ! Comme tout bon Gears of War digne de ce nom… de prime abord ! Car, en arrivant au second chapitre, on délaisse notre héros musculeux, pour suivre alors les péripéties de Kait. Héroïne débarquée dans le quatrième volet et dont de nombreux pans de son passé étaient restés assez flous, jusqu’ici. En sus d’imposer un changement d’avatar, Gears 5 en profite alors pour instiller quelques menues autres nouveautés dans le gameplay afin de gagner en profondeur. Oublié l’aventure dirigiste d’un jeu d’action couloir à la troisième personne, à l’instar de Metro Exodus ou Rage 2, cette cinquième épopée de Gears of War offre d’explorer des régions à bord d’une espèce de char à voile monté sur des skis. S’il faut accomplir des missions principales en se rendant d’un bout à l’autre de régions assez vastes, il faut aussi dégoter des objectifs secondaires, qui renferment notamment des composants destinés à améliorer un droïde volant. Ce dernier épaule nos héros lors de l’aventure, d’une certaine façon. En plus d’attaquer les ennemis à grands coups de décharges électriques, il peut aussi ramener à la vie notre avatar lorsqu’il agonise – enfin quand l’IA de la boîte de conserve veut bien s’en donner la peine -, le petit robot peut aussi activer des mécanismes et récupérer des items distants : pratique pour récupérer des armes et chargeurs en plein gunfight ! De plus, ce droïde confère à notre avatar et à ses alliés des capacités offensives ou défensives particulièrement utiles lors des gunfights et durant les phases d’infiltration. En vrac, nos héros peuvent profiter d’un camouflage optique, le robot peut pirater des unités robotiques adverses et les retourner contre leurs alliés ou ériger un bouclier énergétique particulièrement utile face aux ennemis équipés de mitrailleuses. D’une certaine manière quelques combats peuvent être évités (ou facilités) en éliminant les ennemis au corps à corps. Et, une fois la présence adverse suffisamment réduite, on peut ensuite faire parler la poudre à grandes rafales de Kaomax ou de fusil mitrailleur. Taïaut !

Tronçonner les hordes adverses au Lanzor s’avère toujours aussi jubilatoire ! Cependant, le titre impose de jouer le plus souvent la carte de la prudence en restant –courageusement – planqué derrière un abri.  Pas question de prendre racine pour autant, certains ennemis n’hésitent pas à venir nous déloger à grands renforts de lance-grenade ou en venant au contact. Lors des confrontations on se retrouve opposé à un bestiaire toujours nombreux et constitué de différents types de Vermines (Locustes), plus ou moins lourdement armées, qui nécessitent un bon coup de crosse bien placé ou d’avoir vidé une demi-douzaine de chargeurs dans leur buffet avant de capituler. En sus des ennemis humanoïdes on fait aussi face à différentes sortes de bébêtes mutantes qui ont en commun d’être agiles et d’envoyer notre avatar au tapis assez rapidement ainsi qu’à – et là sortez l’artillerie lourde ou Le Rayon de l’Aube – des gigantesques Vermaks. Notez d’ailleurs que la campagne scénarisée de Gears 5 est bien évidemment jouable en solo, en duo ou praticable en jusqu’à trois joueurs. Dans ce dernier cas l’un des participants contrôle le droïde, un moyen de palier aux errances de l’IA. Si le mode histoire pêche un peu par sa répétitivité et son manque de rythme, Gears of War 5 ne se résume pas qu’à sa simple épopée scénarisée. Il a le bon goût d’offrir une kyrielle de modes jouables en multi !

En plus d’offrir une campagne scénarisée praticable en coop, notez que le jeu offre aussi de se serrer les coudes à l’occasion d’une Fuite de Ruche. Comme son titre l’indique, il s’agit de fuir un level après avoir répandu un virus mortel tout en survivant aux vermines qui tentent de nous barrer la route. A priori ce mode ne diffère pas d’un level de la campagne scénarisée, puisqu’il s’agit de vaincre à nouveau des bots contrôlés par l’IA. La différence fondamentale c’est que les niveaux sont (devraient être) régulièrement remis à jour par The Coalition et qu’en plus il est possible de créer ses propres levels ou de se frotter à ceux réalisés par d’autres joueurs. A l’instar d’un Mighty Quest For Epic Loot on conçoit un donjon de la ruche via un éditeur de niveau, on constitue un labyrinthe de blocs et segments prédéfinis et on y ajoute des monstres et items. Voilà une expérience bigrement sympathique… et prometteuse ! Plus surprenante en tout cas que la plupart des modes destinés à être pratiqués en multijoueur – à l’occasion de matchs amicaux ou classés – qui proposent grosso modo différentes variantes de Deathmatch en équipe ou en individuel sur une douzaine de maps aux environnements variés. Un multijoueur assez traditionnel dans son ensemble. Evidemment, on ne pouvait échappe au mode Horde. Jouable jusqu’à cinq joueurs, ce mode coop offre de repousser une cinquantaine de vagues d’assaut de la Vermine. Tenez bon !

En ce qui concerne la partie technique, ce jeu carbure inévitablement à la dernière mouture de l’Unreal Engine. Pourquoi inévitablement ? Le studio – Epic Games – à l’origine de la franchise Gears of War (et plus récemment Fortnite) s’était fait connaître à l’époque, en 1998, en réalisant Unreal. Un FPS sympa qui était doublé d’une splendide vitrine technologique pour les PC de bourgeois qui carburaient alors à la Voodoo2 ou à la TNT sous Win 9X (siouplait). Malgré le changement de développeur, le jeu reste donc fidèle à ce moteur graphique dont l’ultime version en date – déjà employée par Gears of War 4 – en met évidemment plein la vue, en tirant brillamment parti du hardware de la Xbox One. Le jeu régale nos mirettes par ses environnements urbains détaillés et délabrés, ses structures aux intérieurs gigantesques et ses étendues sauvages aux effets climatiques à la fois stupéfiants et dévastateurs. Hélas, les environnements ouverts ne rivalisent pas pour autant avec ceux d’un Destiny ou de sa suite, tant en terme de superficie ou de générosité du contenu/action. Et puis il faut bien admettre, sillonner des décors enneigés ou désertiques à bord d’un modeste char à voile, cela a nettement moins d’allure que de piloter une “moto” anti-gravité sur la surface lunaire ou un buggy dans des paysages Post-Apocalyptique ! D’ailleurs en parlant d’allure, si le chara-design des bidasses de la CGU ou du bestiaire de la Vermine est réussi, on ne peut pas en dire autant des quelques PNJ citadins qui affichent des modélisations pas vraiment flatteuses… presque issues des débuts de l’Unreal Engine tant elles paraissent grossières. Un manque de goût contrebalancé par la beauté des effets de lumière, une gestion des particules assez poussée et une mise en scène souvent prévisible mais bigrement captivante. Du côté de l’animation, le jeu bouge assez bien. Malgré la débauche d’action à l’écran, le titre reste jouable. Malheureusement, la version Xbox Game Pass Ultimate de Gears 5 ayant servie au test ne s’est pas montré d’une stabilité exemplaire. Ainsi à quelques reprises le jeu avait perdu le focus sur le pad, obligeant à relancer la partie, et une multitude des lignes des sous-titres ne correspondaient pas aux dialogues. N’allez pas croire que la localisation a été négligée pour autant, puisque le jeu bénéficie de doublage de qualités, de textes et de sous-titres (pas toujours dans le bon contexte donc) en français. Enfin, à l’heure où ces lignes ont été écrites, précisons que certaines fonctionnalités en ligne n’ont pas encore été implémentées.

Gears 5 – Le doigt dans l’engrenage
CONCLUSION
A moins d’être abonné au Xbox Game Pass Ultimate mieux vaut laisser passer quelques mises à jour ou d’attendre l’arrivée de la version GOTY en boutique pour craquer sans remord pour la dernière bombinette de la Xbox One. En attendant Scarlett !
Les plus
Une belle exclu cousue main pour la Xbox One
"Gratuit” sur Xbox Game Pass
Du solo, du multi, il y en a pour presque tous les goûts
Les moins
Des chargements assez longuets
Une campagne répétitive qui manque de rythme
La peinture est encore assez fraîche pour l’instant
7