MechWarrior 5 Mercenaries – Soldats d’infortune

BLOC INFO
Date de sortie
27 mai 2021
Editeur
Piranha Games
Développeur
Piranha Games
Genre
Action, Simulation
Machines
XSX/S, Xbox One/X, PC

Je vous parle d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître. Microsoft en ce temps-là livrait en fanfare le quatrième volet d’une saga qui allait être placée en stase. Les fans de robots ont dû trouver le temps très très long…

Si pas mal d’éditeurs et développeurs se sont amusés à exhumer des titres mythiques des années 90, il est enfin temps de passer à la décennie suivante ! Direction les années 2000 pour découvrir sur Xbox la “suite” du quatrième opus de MechWarrior. Exit FASA Studio.  Le précédent studio chargé de la franchise MechWarrior et de ses dérivés, de Crimson Skies et Shadowrun a fermé ses portes en 2007 après avoir été absorbé puis démantelé par la nébuleuse Microsoft Studio. Les canadiens de Piranha Games, attelés à la réalisation de ce cinquième opus se sont illustré par les portages de jeux EA sur PSP et DS et l’adaptation de Duke Nukem Forever ou le Transformers de 2009 sur la génération X360 et PS3. Mine de rien le développement  – en pointillés- de ce cinquième volet a été chaotique et a même engendré en 2013 un MechWarrior Online. Accouché dans la douleur en 2019 sur PC, MechWarrior 5 Mercenaries débarque enfin sur les consoles de salon de chez Microsoft après une interminable gestation. Il était temps ?

La campagne solo de ce MechWarrior offre d’incarner un pilote de mech dont on suit les péripéties intergalactiques… pas vraiment dignes de celles d’un Commandant Sheppard (Mass Effect). Comprenez par-là que l’on se borne à jouer le mercenaire pour le compte de différentes factions (rebelles, organisations militaires…) dans des conflits qui se déroulent aux quatre coins de la galaxie. Un programme alléchant ? Certes mais le déroulement est un brin répétitif. Il s’agit d’explorer différents théâtres des opérations afin de protéger des positions alliées, d’éliminer des unités adverses ou plus simplement encore de raser des bases ennemies. Difficile d’y parvenir seul. Heureusement lors de notre aventure on peut enrôler des pilotes alliés (contrôlés par l’IA) et leur filer un mecha fraîchement acheté ou retapé. En bon mercenaire, on peut négocier les termes du contrat afin d’obtenir, une fois la mission réussie, plus de liquidités ou de looter davantage de composants (carcasse de mech, armes, équipements…) pour réparer/améliorer nos robots de combat entre deux missions. Dans l’intervalle on crapahute à travers un vaisseau (enfin le hangar et la salle de commandement) pour suivre les réparations du mech, afin de déterminer la destination de l’astronef ou décrocher un nouveau contrat. Pour être honnête ces moments passés (ou plutôt perdus) dans le vaisseau viennent plomber le rythme d’une campagne solo déjà pénalisée par la grande répétitivité de ses missions. Que c’est mollasson tout ça et plus encore superflu !

Si l’on a déjà évoqué les quelques types de missions un peu plus haut, rentrons enfin dans le vif du sujet en abordant les phases d’action. À mille lieues des robots d’Evangelion ou de Macross, ceux de MechWarrior – moins charismatiques et moins agiles – ont des allures de blindés sur pattes. Nos “gigantesques” robots, en plus de bénéficier d’un arsenal destructeur, peuvent tout défoncer sur leur passage, les structures, les éléments du paysage (arbres, rochers…) comme les véhicules blindés adverses. La sensation de puissance est d’ailleurs jouissive puisque accompagnée d’effets pyrotechniques impressionnants. Difficile pourtant de se mettre aux premières loges, c’est à dire dans le cockpit de l’engin pour savourer les confrontations de ce MechWarrior 5 Mercenaries. Si cette perspective s’avère plus immersive, elle est -hélas – moins pratique pour contrôler le mech. Loin d’être aussi complexes à manœuvrer que les engins d’un Steel Battalion, ceux de MechWarrior 5 imposent de contrôler indépendamment la visée et l’axe des gambettes. En vue interne, aucun indicateur ne nous informe de l’orientation des jambes et la visée s’en retrouve parfois faussée. Un peu frustrant lorsque l’on se retrouve confronté à quelques ennemis et que le tir du laser tarde à s’aligner sur le viseur. La meilleure façon de jouer à ce cinquième volet de Mechwarrior reste donc la vue externe qui permet de mieux coordonner les mouvements des jambes et la visée. Le titre oblige aussi à composer avec quelques facteurs – refroidissement des armes, portée de l’artillerie, charge limitée… – pour ne pas virer au jeu d’action bête et méchant. Un scanner vient squatter la droite de l’écran pour nous informer sur l’état de santé de l’ennemi ciblé et plus particulièrement sur les différentes parties qui composent le mecha. Pratique pour signaler les parties du blindage les plus fragilisées.

Cette cinquième cuvée de  MechWarrior a été testé sur Xbox Series X par l’intermédiaire du Xbox GamePass. La réalisation ne s’est pas vraiment montrée digne de la reine de beauté de chez Microsoft. Hélas le rendu graphique est relativement quelconque, davantage taillé pour une Xbox One. Si la distance d’affichage est respectable, les environnements sont en revanche un peu avares en détails et sont flanqués d’effets graphiques un peu old-school. Idem pour la gestion de l’éclairage qui se limite à des Lens flares éblouissants ou de jolis effets sur la glace, cependant il ne se passe pas grand-chose du côté des surfaces chromées de nos mechs : dommage ! En revanche, comme précisé plus haut, lorsque l’on dézingue un hélico -par exemple –  d’impressionnants effets pyrotechniques viennent éblouir nos mirettes avant de mettre le feu à une petite foret située en contre-bas. Bien pensé ! Malheureusement on peste le plus souvent contre les ralentissements qui surviennent dans les moments où l’action est la plus intense, les temps de chargements assez longuets avant le lancement de chaque mission et la vue interne pas toujours hyper praticable. Techniquement le dernier né de chez Piranha Games assure le service minimum, et il ne s’impose pas comme une vitrine technologique. Plutôt dommage pour une bécane qui entame son huitième mois d’existence. Côté sons et musiques, le jeu propose des voix assez bavardes en anglais, des effets sonores simples mais efficaces et une bande-son bourrine résolument … bruyante. Pour achever le tour du proprio précisons que les menus comme l’interface sont en français. Un bon point dans un océan d’espoir déçus.

MechWarrior 5 Mercenaries – Soldats d’infortune
CONCLUSION
Avec ses nombreux théâtres des opérations MechWarrior 5 devrait plaire aux fans de mechs qui rongent leur frein depuis le début des années 2000. Les amateurs de jeux d’actions plus nerveux risquent par contre de s’ennuyer ferme devant les confrontations des robots lourdauds. À essayer sur le GamePass avant de craquer sans trop de regrets.
Les plus
Des effets pyrotechniques impressionnants
Enfin un jeu de mechs sur console ça faisait un bail
Un gameplay “accessible”
Les moins
Des ralentissements même sur Series X
Des inter-missions à l’intérêt discutable
Une réalisation globalement vieillotte
5