Test – No Heroes 3 – Jamais plus jamais

BLOC INFO
Date de sortie
14 octobre 2022
Editeur
Marvelous Europe
Développeur
Grasshopper Manufacture
Genre
Action
Machines
PS5, XSX/S, Switch, PC
PEGI
18

Travis Touchdown est de retour et cette fois il se castagne avec des cadors venus de galaxies lointaines, très lointaines. Rien que ça ! Vers l’infini et au-delà !

Plus de quatorze ans sont passés depuis la sortie du premier opus de No More Heroes sur Wii : une éternité dans la vie d’un joueur. Si la franchise a longtemps été la chasse gardée des machines de Nintendo, cela n’a pas empêché le studio Grasshoper Manufacture de livrer des épopées aussi déjantées sur les autres machines de salon, notamment sur Xbox360 et PS3. Pour mémoire citons des jeux comme Lollipop Chainsaw, Killer is Dead ou même encore Shadows of the Damned. Des titres sympathiques qui auront plus ou moins marqué les joueurs… mais pas suffisamment pour lancer la mise en chantier d’une suite. Dommage pour eux ! Si No More Heroes 3 n’a pas été passé sur le grill lors de sa sortie sur Switch, faute d’envoi de code par l’éditeur/constructeur, son arrivée sur les autres plateformes du marché (PlayStation et Xbox) donne l’occasion de s’essayer à cette  rencontre du troisième type. Enfin ! Merci à son éditeur de nous avoir transmis un code review employé sur Xbox Series X. Fallait-il vraiment sortir l’artillerie lourde de chez Microsoft ?

Avant de commencer le tour du proprio, on rappel que la saga des No More Heroes invite à suivre les exploits de Travis Touchdown. Un tueur à gages bourré de style, de talent mais qui s’avère être un indécrottable geek ascendant looser/poissard.  Comme dans ses aventures précédentes il va devoir se frotter à dix impitoyables tueurs venus des confins de la galaxie pour asservir la Terre… en commençant par Santa Destroy et ses environs. Comprenez cinq villes mitoyennes qui répondent (par exemple) aux doux nom de Dôme du Tonnerre, Monde Parfait ou encore NeoBresil.

Si vous vouliez du dépaysement vous allez en avoir, car devenir le meilleur des assassins ça se mérite. Le jeu impose ainsi d’explorer ces simili monde ouverts, vides à pleurer comme au temps de la PlayStation 2, pour accomplir des quêtes principales et secondaires. Des quêtes annexes qui n’ont d’accessoires que le nom. Puisque pour accéder à la confrontation face à l’un des caïds, il faut accumuler suffisamment d’espèces sonnantes, éliminer un certain nombre d’ennemis et accomplir des tâches diverses (déboucher des toilettes publiques, miner du minerais…). Des figures imposées qui ont sans doute pour but de modérer l’avancée du joueur puisque ce ne sont pas les pseudo mondes ouverts de No More Heroes 3 qui vous captiveront une centaine d’heures. Le titre est ainsi flanqué d’une durée de vie respectable et honnête – pour un jeu d’action/aventure – d’une douzaine d’heures. Comme précisé plus haut, Travis est un tueur à gag(e)s qui se bat avec une épée laser. Il enchaîne les mouvements avec maestria quand on alterne entre coups rapides et puissants. Gare au coup de la panne! La batterie de l’épée s’épuise rapidement, et dans le feu de l’action on est parfois contraint de la recharger pour continuer à attaquer. En sus de sa rapière laser, notre héros peut aussi employer d’autres pouvoirs (pluie d’acide, ralentissement du temps, coup de pied surpuissant), voire aussi des projections ou revêtir un scaphandre de combat (comme Viewtiful Joe) tout droit sorti d’un Gundam pour balancer des salves de missiles et tirs de rayons lasers. Ce jeu est dingue et regorge toujours d’humour et d’une multitude de clins d’œil à la Pop Culture et le découpage de l’histoire en épisodes digne d’une série animée insufflent encore un vent de folie à ce No More Heroes 3. L’expérience reste dans l’ensemble assez sympathique une fois qu’on se laisse prendre au jeu, on ne peut qu’être un brin exaspéré par la linéarité et la redondance de son action. Vous voilà prévenus !

Carburant à l’Unreal Engine (la vieillissante quatrième révision), ce NM3 testé sur Xbox Series X ne laisse malheureusement peu de choix au joueur dès qu’il s’agit de tripatouiller les options d’affichage. Comprenez que l’on ne peut pas choisir de privilégier la beauté du rendu ou la fluidité de l’animation. Dans l’ensemble le rendu pseudo Cell Shadé est joli, coloré, propre mais à l’image des décors c’est incroyablement vide. Un mal pour un bien. Contrairement à la Switch dont la cadence d’images yoyotait, sur Series X, l’animation ne faiblit pas même lors des scènes d’action fulgurantes, les plus intenses et riches en effusion d’hémoglobine… stylisées. Certes c’est fluide mais lors des cinématiques on retrouve cette constante propre à l’Unreal Engine, celle de plaquer systématiquement des textures de plus hautes résolution, 1 à 2 secondes après un changement de plan/angle de caméra. Pénible ! En revanche impossible de ne pas trouver du charme au chara design complètement dingue inspiré par le Silver Chariot de Polnareff, les sentais et autres Space Sheriff. Un mot sur la maniabilité. Pour mémoire les deux premiers volets sortis sur Wii tiraient parti de la reconnaissance de mouvement de la WiiMote. Voilà pourquoi Grasshoper Manufacture oblige à recourir fréquemment au stick analogique droit pour recharger l’épée laser ou effectuer des finish classieux. No More Heroes 3 se repose – le plus souvent –  sur une maniabilité conventionnelle, où les fonctions d’attaques, d’esquive et de saut sont placées sur les touches ABXY ou autres touches à formes géométriques si vous jouez sur PlayStation. Aspect un brin frustrant, les temps de chargements sont parfois assez « longs » au regard de ce que la console se retrouve parfois à afficher les ruines d’une ville noyée dans brouillard.

Si le titre propose en sus de crapahuter à travers les villes à bord d’un engin motorisé (une moto à trois roues) on ne peut qu’éprouver un sentiment d’agacement dès que l’on tente de s’aventurer hors des sentiers battus. Notamment quand, en plein désert salé digne de l’Utah, notre engin surpuissant boosté à la nitro cale face à un tout petit monticule qui nous sépare d’une mission/point d’intérêt. Ridicule ! Mettons le sur le compte d’une gestion de la physique réduite à sa plus simple expression. Côté sound design pas de concessions. Certes le jeu ne propose pas des voix en français. Mais les menus inspirés de l’interface monochrome d’un Mac OS 5 (ou 6) et les dialogues sont sous-heureusement titrés dans notre belle langue ! Quant aux voix disponibles en anglais et surtout en Japonais elles collent parfaitement aux protagonistes qui transpirent le charisme par tous les pores de leurs peaux. D’ailleurs en plus de bénéficier de look ravageurs, les cibles de Travis ont aussi des thème/styles musicaux qui leur sont propres. Et ces musiques aux rythmes frénétiques viennent ambiancer des confrontations souvent spectaculaires et épiques ! Attention les yeux et les oreilles !

Test – No Heroes 3 – Jamais plus jamais
CONCLUSION
Si vous aimez les jeux d’action aventure typiquement nippons aux héros poseurs et complètement déjantés, No More Heroes 3 vous comblera de bonheur… à condition de ne pas lui tenir rigueur de ses semblants de mondes ouverts.
Les plus
Jamais deux sans trois ça fait plaisir de revoir Travis
Une mise en scène souvent soignée de nombreux clins d’œil à la pop culture
Des musiques bien pêchues des voix de qualité
La VF et l’esthétique oldschool Mac OS des menus
Les moins
Les mondes ouverts vides, Les temps de chargements étonnement longs pour de la séries X
Guettez une légère baisse de prix si les contraintes techniques citées ont tempéré vos ardeurs
8