Test – Call of Duty Modern Warfare 2 – C’est la chenille qui redémarre

BLOC INFO
Date de sortie
28 octobre 2022
Editeur
Activision
Développeur
Infinity Ward, Beenox
Genre
Action, FPS, Shooter, Online
Machines
PS5, XSX/S, PS4/Pro, Xbox One/X, PC
PEGI
18

Cette année, le beaujolais aura sans doute encore un goût de banane, mais cette nouvelle cuvée de Call Of promet un étrange goût de déjà vu… ou pas.

2022 aurait pu s’achever en beauté. Voyez plutôt ! Au pied du sapin on trouve un nouveau FIFA (check) un nouveau Call Of (check) ainsi qu’un nouvel épisode d’Assassin’s Creed ? Hélas non, le triumvirat du plaisir videoludique n’est pas réuni ! On doit se contenter de taper le ballon et de fragger entre gens de bonne compagnie. Un crève cœur !  Car cette fin d’année aurait pu être ainsi aussi dingue que 2009 qui était l’année de la sortie du Modern Warfare 2 d’origine. Plutôt que de livrer un énième remake HD, les développeurs de Infinity Ward et quelques autres studios d’Activision Blizzard proposent de se frotter à un reboot… plus original ?

Bien avant le lancement de Modern Warfare 2 premier du nom, je me souviens d’avoir rencontré West et Zampella lors d’une présentation du jeu à Paris. Ces deux figures incontournables d’Infinity Ward (partis fonder le studio Respawn) confessaient alors avoir un goût prononcé pour les films d’action, et plus encore les nanards. Comprenez les navets au scénario secondaire prétexte à d’intenses fusillades et explosions en chaîne ! Voilà qui explique pourquoi la campagne solo de MW2 était menée tambour battant et constituée d’un enchaînement de séquences spectaculaires ou chocs. On se souvient encore de dévaler les pentes enneigées à toute berzingue à moto-neige, du rififi provoqué par les tirs d’Ak-47 dans les favelas de Rio ou de décimer froidement des otages retenus captifs dans un terminal. La campagne solo invitait -déjà – à suivre les péripéties du Capitaine Price, de Soap McTavish et de Ghost.

Surprise ! La nouvelle campagne solo met encore en scène ces trois héros charismatiques mais, reboot oblige, afin de conserver l’effet de surprise, le titre introduit d’autres protagonistes et antagonistes tout aussi classieux. Et bien sûr il invite à crapahuter à travers d’autres contrées plus ou moins exotiques. Préparez vous à voir du pays en vous embarquant en direction des Pays-Bas, du Mexique ou encore du Moyen Orient à l’occasion d’opérations clandestines ou de gunfights débridé en territoire ennemi. La campagne solo s’articule autour de 17 chapitres, qui remplacent les successions de « saynètes » punchy du MW2 d’origine par des niveaux longuets. Même si la campagne solo reprend un peu du poil de la bête dans ses derniers moments grâce à un twist bienvenue, elle assomme un peu par ses confrontations plus scriptées que jamais ainsi que des pseudo phases de « bombardement », de stratégie et d’infiltration. Ces dernières, obligent à éviter des patrouilles d’ennemis armés jusqu’aux dents en confectionnant des armes de fortune et pièges improvisés grâce à des composants glanés dans les niveaux. En somme des phases lourdingues à souhait qui plombent une campagne deja en manque de rythme.  C’est bien dommage car cette cuvée 2022 de MW2 ne se s’était pas privé d’être doté d’une galerie de nouveaux personnages gouailleurs.

Pour avoir passé pas mal bourlingué sur le multijoueur de MW2 à l’époque sur Xbox 360, je caressais l’espoir de retrouver quelques une des maps emblématiques de ce hit comme Rust, Terminal, Scrapyard ou Quarry. Hélas, ce reboot n’offre pas de s’adonner à des confrontations rapides en terrain connu. Il fait l’impasse sur les variantes hardcores des modes de jeu traditionnels qui n’offrent que des matchs en 6 contre 6. Du moins dans les neuf modes « conventionnels » (on le répète) tels les Matchs à Mort en Équipe, la Domination et autres Capture de Points Stratégiques. Ainsi les mode Guerre Terrestre ou Invasion proposent de s’adonner à des affrontements à plus grande échelle.  Ils permettent à deux équipes de trente-deux joueurs de s’affronter sur des variantes plus vastes des maps en employant même des véhicules tels des chars, des quads et autres engins blindés. Ces modes de jeux en équipe sont dotés d’un feeling quasi « Battlefieldesque » du fait des confrontations en multijoueur sur de grandes aires de jeu qui nécessitent un brin de coordination en escouade.

Afin de captiver sur la durée, le mode multi permet d’acquérir de nouvelles armes/attirails/atouts lors de la montée en niveaux. Quant à l’expérience acquise sur une arme au fil des frags octroie des composants (lunette, bouche, chargeur, poignée…) pour la personnaliser afin de l’employer en combat rapproché ou à plus grande distance. Pour l’instant ces modes multi ne semblent être qu’une mise en bouche à la « seconde » version de la WarZone qui devrait être lancée au moment où vous lirez ces lignes, vers la mi-novembre. Si comme moi vous n’êtes pas un inconditionnel du BattleRoyal d’Activision Blizzard, ces modes plaisants en multijoueur devraient vous captiver au moins jusqu’à la prochaine édition de Call Of. Si vous pensiez refaire parler la poudre sur les maps mythiques du MW2 d’antan c’est raté, quoique en fouillant bien… vous devriez recroiser une raffinerie ressemblant fortement à celle de Rust dans une des maps en Invasion. Ouvrez l’œil !

Testé sur Xbox Series X – Michel l’ayant testé sur PS5 avec un ressenti similaire pour tout l’aspect technique – l’expérience s’est avérée, dans l’ensemble agréable. Comprenez par là que sans rivaliser avec la sortie catastrophique de Cold War, qui avait agacé à l’époque par l’inexistence de sa stabilité en multijoueur, cette fois c’est le solo de MW2 qui nous a fait tourner en bourrique. Entre les scripts qui ne se privent pas de faire spawner les ennemis de nulle part et la partie qui peine à se recharger après un game over on note une fois encore un léger manque de soin dans la « finition » comme des effets climatiques qui traversent les objets. Des détails pour certains qui font un peu mauvais genre passé le patch day one ! La promesse était pourtant alléchante, puisque les décors de ce jeu sont hyper chiadés grâces à des textures téléchargées à la demande et des modélisations des personnages soignées et réalistes. Plus détaillés et expressifs que les protagonistes de Call Of Duty Vanguard. De mémoire ce dernier abusait aussi de certains effets graphiques notamment lors des missions de nuit pour donner l’effet de recourir massivement au RayTracing. S’il en met plein les yeux, ce millésime 2022 de MW2 parvient à offrir aussi une distance d’affichage lointaine en solo et en multi sans rien sacrifier heureusement en termes de fluidité. Sur la version Xbox Séries X, le jeu propose aussi de bidouiller des effets graphiques afin d’améliorer la finesse du rendu, d’ajouter du grain à l’image ou d’activer un effet de profondeur de champ et d’élargir (voire de rétrécir) le champ de vision à sa convenance. S’il est un régal pour les mirettes, le jeu n’oublie pas d’en mettre plein les oreilles. Il est ainsi doté d’une bande-son dont les thèmes collent assez bien à l’action explosive de la campagne solo. Enfin pour achever le tour du proprio, précisons que ce Modern Warfare 2 bénéficie de textes et menus en français et il offre bien sûr des dialogues doublés dans notre belle langue au casting 5 étoiles.   

Test – Call of Duty Modern Warfare 2 – C’est la chenille qui redémarre
CONCLUSION
Le Modern Warfare 2 nouveau est arrivé ! Ce reboot fait le boulot en solo comme en multijoueur mais il souffre de quelques défauts de jeunesse. Il ne surpassera peut-être pas le MW2 d'antan dans le cœur des vieux fans.
Les plus
Graphiquement ça en met plein les yeux
Une campagne solo, du multi, un vrai call of
La VF incroyablement soignée les cinématiques
Les moins
Encore un Call Of qui promet de se bonifier au fil des MAJ, packs et autres Season pass … dommage
Quelques bugs, le jeu qui plante à chaque reprise de la partie du solo
Une campagne pas toujours palpitante qui s’essouffle
8