Test – Like a Dragon Infinite Wealth – All Inclusive

BLOC INFO
Date de sortie
25 janvier 2024
Editeur
Sega
Développeur
Ryu Ga Gotaku Studio
Genre
RPG
Machines
PS5, XSX/S, PS4/Pro, Xbox One/X, PC
PEGI
18

Du Yakuza en 2023 puis en 2024, voilà qui n’augure que du bon pour cette nouvelle année placée sous le signe du Dragon ? Passons enfin sur le grill la digne suite des aventures de Kasuga Ichiban : le meilleur ?!

À peine avons-nous fini de nous repaitre du très sympathique Like a Dragon Gaiden The Man Who Erased His Name, SEGA invite à se remettre à table afin de savourer le second volet des exploits de Ichiban Kasuga.  Avez-vous encore de la place dans l’estomac ? Parce que le comeback de Kiryu Chan n’était qu’un amuse-bouche, en comparaison des nouvelles aventures du Yakuza à la crinière abondante : rien que ça ! Rappelons que la saga Yakuza débutée en 2005 sur PS2 soufflera l’an prochain ses vingt années d’existence. On espère que SEGA saura marquer le coup comme il l’avait fait avec Sonic Generations… enfin d’une certaine façon ! Depuis la sortie du Yakuza 6 Song of Life, que de changements ! La saga rebaptisée Like a Dragon (traduction de Ryu Ga Gotoku) en occident a abandonné la castagne en beat’em up pour la laisser à ses sympathiques Spin-Off Judgment et Lost Judgment… et plus récemment par Gaiden. Faute d’avoir été totalement séduit par le précédent volet de Like a Dragon, Yakuza 7, je n’attendais pas de pied ferme ce huitième volet. Est-ce que la magie va opérer cette fois ? N’ayant pas essayé la démo de Infinite Wealth qui était incluse dans Like a Dragon Gaiden : l’effet de surprise est total !

L’histoire du jeu débute à Yokohama bien après les événements de Like a Dragon et de son «prologue» Gaiden. Les clans Omi et Tojo s’étant dissous, Ichiban s’efforce de réinsérer ses anciens collègues (des yakuzas) dans la vie professionnelle. Après avoir mené une vie « bien rangée », notre héros rattrapé par son passé crapuleux quitte le sol nippon et ses amis après d’une longue intro (d’environ trois heures) à Yokohama pour s’envoler vers Hawaï à la recherche de sa génitrice disparue à sa naissance. Ne vous fiez pas aux environnements ensoleillés, aux superbes complexes touristiques comme aux plages de sable fin, car côté criminalité Honolulu n’a rien à envier à Kamurocho et en matière d’action non plus ! Like a Dragon Infinite Wealth ne boxe plus dans la catégorie du jeu de castagne, certes, mais cela ne l’empêche pas d’offrir des confrontations nerveuses. Paradoxal pour un RPG qui se pratique pourtant au tour par tour !  Le secret réside sans doute dans ses affrontements plus dynamiques que jamais.

En sus des coups de base et autres attaques spéciales délirantes (tel le shampouinage de Tomozaki), nos héros peuvent utiliser des objets du décor pour infliger davantage de dégâts aux ennemis. Mieux encore suivant le placement d’un adversaire lors de l’exécution d’une attaque on peut aussi toucher d’autres bad guys ou combiner une attaque avec un allié… pour des effets encore plus dévastateurs. Et d’une pierre deux coups ! Attaquer un adversaire – lâchement – dans le dos permet de percer les défenses les plus impénétrables. Toujours destiné aux « rôlistes » ce nouvel opus de Yakuza n’en reste pas moins accessible aux amateurs de beat’em up notamment grâce à une prise en main simplifiée. Si comme moi vous êtes allergique au « tour par tour » vous allez adorer la maniabilité automatisée. Choisissez un type de tactique lors de l’affrontement (en priorisant l’attaque, la défense, le soin, en limitant l’usage des capacités spéciales ou même en tentant la fuite en début de combat) et tout ce petit monde se castagne joyeusement à l’écran sans que vous ayez à bouger le petit doigt. Enfin presque. Gardez un œil à l’écran il est possible d’infliger davantage de dégâts lors de l’utilisation des attaques spéciales en pressant un bouton au moment adéquat. Et puis ne baissez pas la garde ! Lors du tour des ennemis, il est possible de parer l’attaque afin de diminuer les dommages reçus voire aussi de contre-attaquer. Enfin à d’autres occasions, le jeu permet d’invoquer un mercenaire le temps de trois tours (et plus selon la somme investie) et il incite à presser pour ne pas dire smasher frénétiquement un bouton pour remporter un duel lors de confrontations face un boss. Si le titre joue la carte de l’accessibilité ce mode de gameplay automatisé n’octroie pas la victoire à coup sûr pour autant. Il arrive même de pester face à la passivité des membres de notre escouade lorsqu’ils perdent un voire plusieurs tours à lancer des items guérisseurs à leurs alliés. Bichonnez notre héros ! Quand Ichiban trépasse il ne peut être ramené à la vie par ses coéquipiers ! Le titre nous renvoie alors vers la dernière sauvegarde/point de contrôle en ponctionnant au passage de précieux deniers durement engrangés. Frustrant ! Et puis afin de s’épargner quelques confrontations inutiles : priorité aux piétons ! Marcher en plein milieu de la route – en prenant garde de ne pas se faire renverser par une voiture ou croiser la voiture tunée d’un gang – permet de tromper la vigilance des en ennemis. Honolulu est loin d’être le paradis sur Terre, quand les Barracudas (un gang local), des yakuzas et triades expatriés comme à celle de surfeurs avides de castagne patrouillent dans les rues. Entre deux séances de castagne, Like a Dragon Infinite Wealth ne manque pas d’assurer le show en offrant moult cinématiques aux protagonistes extrêmement bavards et charismatiques.

Si les affrontements sont une composante incontournable de la franchise Yakuza, l’autre ingrédient essentiel est évidemment l’exploration. Le nouveau terrain de jeu de Infinite Wealth est vaste. Et sa superficie imposante vient s’ajouter à la reconstitution de Yokohama du début de partie. Ce monde ouvert foisonne d’activités en tout genre, de quêtes principales, de missions secondaires et de commerces où claquer sa fortune et bien évidemment de malandrins querelleurs à bastonner !  Like a Dragon Infinite Wealth offre comme ses glorieux prédécesseurs de claquer des espèces sonnantes sur des bornes d’arcade et de choper des goodies dans des UFO Catcher. Le précédent opus des aventures de Ichiban Kasuga permettait de rejouer à des vieux jeux (Space Harrier, OutRun et Hang On de mémoire) ainsi qu’au plus récent Virtua Fighter 5. Cette fois le titre propose de rejouer à des jeux d’arcade parus sur Model3/Naomi comme Virtua Fighter 3 TB, SpikeOut et Bass Fishing. Versus Fighting, castagne et pêche à la ligne il y en a pour tous les goûts… même si un bon petit Scud Race n’aurait pas été de refus puisque Gaiden offrait de se délecter d’une suite de Daytona USA. Parmi les autres activités disponibles il est notamment possible de pousser la chansonnette au karaoké, de jouer aux fléchettes ou au Shogi et de s’adonner à un petit boulot de livraison digne de Crazy Taxi. Et puis en sus des bagarres de rues ou dans des donjons, le titre invite à se livrer à des duels de Sujimon contre d’autres dresseurs… pardon entraineurs. Oubliées les bestioles choupinesques sorties de l’imagination fertile de la Pokémon Company, il s’agit plutôt de se faire s’affronter d’anciens caïds/combattants – recrutés à l’issue des bagarres de rue – dans des arènes. Comme les bestioles de chez Nintendo, ils possèdent des affinités, résistances ou faiblesses élémentaires. Au joueur de trouver la bonne combinaison lors de ces affrontements en face à face et au tour par tour pour faire gagner ses champions. Enfin cette épopée hawaïenne offre de s’évader sur Dondoko Island. Loin d’être un îlot paradisiaque c’est surtout un bout de terre qui fait rimer archipel avec poubelle. Ichiban doit aider des parias à rendre sa superbe à cette île, en la débarrassant des déchets et autres malandrins qui font régner la terreur. Lors de ces escapades, le jeu se mue aussi en « citybuilder ». En plus d’œuvrer au nettoyage, il faut aussi fabriquer du mobilier et des bâtiments afin d’en faire un spot touristique attractif. Gare à ne pas céder aux sirènes du béton !

Testé sur Xbox Series X (et aussi sur la bonne vieille One S des familles) par l’intermédiaire d’un code transmis par l’éditeur, le jeu s’est avéré être stable et parfaitement jouable, en 1080P comme en 4K HDR ! C’est évidemment dans cette résolution que Like a Dragon Infinite Wealth s’est montré le plus chatoyant gommant quelques effets d’escaliers disgracieux et affichant sans sourciller des modèles aux textures et animations incroyablement détaillées … lors des cinématiques en particulier. Carburant toujours au Dragon Engine, le moteur graphique maison du Ryu Ga Gotoku Studio, le titre s’est offert une sortie sur les reines de beauté de chez Sony et Microsoft comme sur les bécanes de la génération précédente. Si vous êtes restés sur PS4 ou Xbox One, ne boudez pas votre plaisir car l’immersion est belle et bien de la partie ! Comme à leur habitude les développeurs de chez SEGA se sont appliqués à offrir une reconstitution respectueuse du terrain de jeu, ici Honolulu, tout en y intégrant une kyrielle d’éléments fictifs. S’il manque de fluidité et affiche les éléments du décor proches un peu tardivement, la mouture Xbox One S n’en reste pas moins jouable. Quant au rendu graphique sur Series X, il est évidemment sans concession ! Le jeu en met plein les mirettes en affichant des environnements plus détaillés aux textures affinées, sans faire mollir l’animation. En revanche, malgré l’attractivité touristique de Hawaï, les rues de Honolulu sont moins fréquentées que Kamurocho, même si le jeu impose de composer avec un trafic automobile plus dense. Sur la machine 4K Ultra HD de Microsoft comme sur la vieille Xbox One S, on passe de l’extérieur à l’intérieur d’un bâtiment sans temps mort. D’ailleurs en termes de temps de chargements ceux sur Series X sont fulgurants tandis que sur la Xbox One S on doit se coltiner une multitude de loadings (à chaque mini-jeu, lors de la capture d’un sujimon…) en sus d’un écran de loading au lancement de la partie plutôt longuet. Merci au QuickResume et au SSD de nous épargner tant de temps d’attente ! Disponible en français dans les menus, les textes et les sous-titres, les voix des protagonistes peuvent se savourer en japonais, en anglais voire en chinois ! S’il régale nos esgourdes par son casting vocal, ses effets sonores, Like a Dragon Infinite Wealth fait également ruisseler de bonheur nos cages à miel par ses musiques très electro-dubstep lors des bagarres de rue spectaculaires !

Test – Like a Dragon Infinite Wealth – All Inclusive
CONCLUSION
Les richesses offertes par ce mix de castagne, aventure et RPG sont loin d’être infinies. Elles devraient cependant captiver le fan de la saga Yakuza comme les amateurs du précédent volet quelques dizaines d’heures durant par son scénar en béton armé et une multitude d’activités éparpillées entre Yokohama et Honolulu. Prenant, splendide sur les machines de dernière génération, ce Like a Dragon a aussi le bon goût de rester accessible aux possesseurs de PS4 et Xbox One. Très bon !
Les plus
Une aventure captivante et riche d’une cinquantaine d’heures
Le retour de la jouabilité rôlesque et au tour par tour, un gameplay “automatisé” appréciable
Une réalisation graphique qui prend toute sa dimension sur PS5/Series X mais c’est étonnament jouable sur Xbox One S
Une galerie de persos charismatiques et attachants, un casting vocal parfait
Les moins
Des écrans de chargements longs et fréquents sur Xbox One. Xbox Series ou PS5 conseillées
Difficile de ne pas s’écarter du mode histoire pour se perdre à Dondoko Island ou dans les salles d’arcade. Trop à faire, si peu de temps !
8.5