Test – Suicide Squad Kill the Justice League – Mission suicidaire?

BLOC INFO
Date de sortie
2 février 2024
Editeur
Warner Bros Games
Développeur
Rocksteady Studios
Genre
Action, Aventure
Machines
PS5, XSX/S, PC
PEGI
18

Avec les exigences des joueurs modernes, créer un jeu vidéo basé sur des personnages connus est assez délicat. Rocksteady Studios avait bien réussi avec sa série des Batman Arkham. Alors lorsque l’équipe a décidé de s’attaquer à d’autres personnages DC Comics, on s’attendait à du lourd.

Malheureusement – autant vous le dire d’entrée – Suicide Squad Kill The Justice League n’égale pas la saga Batman Arkham en terme de plaisir de jeu et de contenu. En lieu et place d’un seul héros qu’on va incarner et faire évoluer en progressant dans le jeu, cette superproduction va vous faire incarner l’un des 4 personnages disponibles : Deadshot, Harley Quinn, Captain Boomerang et King Shark. A titre personnel, j’aurais choisi d’autres vilains de l’écurie DC Comics pour ce titre mais il fallait sans doute pourvoir offrir un gameplay différencié en fonction du personnage de manière crédible. En effet, chaque personnage présente des capacités légèrement différentes histoire de varier un peu les plaisirs à l’instar de ce qu’on trouve dans d’autres titres du genre. Sur le principe, on pourrait donc s’attendre à un jeu plus riche avec son Metropolis monde ouvert mais très rapidement, on décèle des lacunes.

Que doit-on faire donc dans ce Suicide Squad Kill the Justice League ? Comme son nom l’indique, en incarnant un des quatre personnages – les autres étant gérés par la machine ou par d’autres joueurs en coop – vous allez devoir arrêter les méfaits des différents membres de la Justice League sous influence de Brainiac. Tout le long du jeu notre cher Task Force X alias Suicide Squad ira remplir les missions à quatre. Et si vous le souhaitez – il est d’ailleurs parfois conseillé de le faire – vous pourrez tout simplement basculer d’un personnage à l’autre si vous jouez en solo. En coopération, les autres personnages sont évidemment gérés par d’autres joueurs humains.

Si l’action des Batman Arkham reposait principalement sur du close combat, pour Suicide Squad Kill The Justice League, Rocksteady Studios a opté pour un shooter à la troisième personne. Et je vais être honnête, j’ai trouvé le gameplay plutôt bon avec de bonnes sensations de shooting et des contrôles assez riches en combo pour qui veut éliminer les sous-fifres de Brainiac avec style. C’est assez jouissif d’éliminer une flopée d’ennemis ou certains plus coriaces en plaçant correctement quelques combos. Chaque personnage ayant son armement et ses capacités propres, il faudra un minimum d’entraînement et d’habitude. Il est tout à fait possible de jouer un seul des personnages tout le long de la campagne mais pour booster les autres personnages qui seront gérés par la machine, il est tout de même conseillé de régulièrement alterner. Certaines missions vous poussent d’ailleurs à utiliser tel ou tel personnage pour des boosts.

Par ailleurs, à l’instar de titres comme les Destiny, votre équipement et votre armement affecteront l’impact que vous aurez. A vous de looter du matériel à la fin de chaque mission histoire de petit à petit améliorer votre arsenal. Chaque équipement et chaque arme présentent des caractéristiques. A vous de vous créer le build qui vous sied le mieux évidemment. Personnellement, j’ai tendance à jouer plutôt bourrin donc tant que c’est plus puissant cela me va. Dans l’ensemble, le gameplay est donc plaisant et devrait convenir à des joueurs de tous niveaux puisque le jeu propose plusieurs niveaux de difficulté.

Alors pourquoi Suicide Squad Kill The Justice League ne parvient pas à sortir du lot ? Tout simplement en raison de sa répétitivité. Les développeurs parsèment le monde ouvert de Metropolis de missions finalement assez quelconques. On a droit généralement à la destruction ou à la protection de zones en faisant face à diverses vagues d’ennemis plus ou moins coriaces. Pour faire un parallèle, les missions de ce jeu s’apparentent à des patrouilles dans Destiny. Evidemment, on a droit de temps à autre à des combats contre des boss dont les membres de la Justice League mais dans l’ensemble, on a l’impression d’enchaîner des mini-missions pour récupérer du matériel toujours plus puissant pour aller ensuite affronter les membres de la Justice League. Rien de bien transcendant. J’ai toujours trouvé que les jeux à monde ouvert – sans possibilité d’aller en intérieur – finissait assez rapidement par être monotone et Suicide Squad Kill The Justice League me le reconfirme.

Cette relative monotonie est heureusement compensée par l’intrigue générale servie par des cinématiques soignées tout à fait dans la veine de celles des Batman Arkham de la même équipe. On sent que les développeurs les ont particulièrement soigné aussi bien à l’écriture que dans la réalisation avec un jeu d’acteur réussi – y compris pour les voix françaises. Honnêtement, c’est la principale raison qui m’a poussé à progresser dans la campagne.

Techniquement, Suicide Squad Kill The Justice League tient plutôt la route. Testé sur la version PS5, le jeu tourne correctement en visant le 60FPS. Le framerate peut parfois tomber lorsqu’il y a un peu trop d’effets ou lorsque l’écran est surchargé en ennemis en tous genres. Cela ne m’a pas gêné vraiment mais c’est perceptible et parfois franchement flagrant. Etonnamment, les développeurs n’ont pas prévu de mode qualité à 30FPS. Les graphismes sont aussi réussis. Les personnages principaux sont soignés avec de bonnes animations notamment faciales. Les grimaces d’une Harley Quinn ressortent bien et on perçoit bien le jeu des acteurs à travers ces visages virtuels. Metropolis est dense, détaillé avec une verticalité impactant le gameplay. Puisque Brainiac a fait des siennes, cette mégapole est par contre assez vide surtout comparé au New York des Spider-Man d’Insomniac Games. Mis à part des îlots d’ennemis apparaissant ça et là et quelques appareils dans le ciel, on croise personne. Dommage.

Suicide Squad Kill The Justice League n’est pas un mauvais jeu en soi. Sa campagne est suffisamment intéressante pour qu’on la traverse malgré l’aspect répétitif des missions. Mais étant un titre live service qui doit durer sur des mois ou des années, Rocksteady Studios va avoir beaucoup de travail pour enrichir le jeu d’activités plus variés pour rameuter les joueurs. Pourront-ils le faire ?

Test – Suicide Squad Kill the Justice League – Mission suicidaire?
CONCLUSION
Suicide Squad Kill The Justice League n'est pas mauvais réalité avec notamment un bon feeling dans le gameplay. Sa campagne, malgré l'aspect répétitif des missions, est intéressante à suivre grâce aux cinématiques et au côté fleuri des "vilains". Mais une fois la campagne terminée, je ne sais pas si on a vraiment envie d'y retourner régulièrement comme le demande tout jeu live service.
Les plus
Un gameplay plutôt réussi
Une intrigue assez fun
Des cinématiques réussies avec un bon jeu d'acteur
Les moins
Des missions quelconques
Une interface pas toujours très ergonomique
C'est répétitif
6.2