Test – Sonic Frontiers – Il dépasse les bornes !  

BLOC INFO
Date de sortie
9 novembre 2022
Editeur
Sega
Développeur
Sonic Team
Genre
Action, Plateforme
Machines
PS5, XSX/S, PS4/Pro, Xbox One/X, Switch, PC
PEGI
7

Ne vous fiez pas à son titre, pour son grand retour, le célèbre hérisson bleu de Sega explose les limites dans une aventure hors des murs et à ciel ouvert ! Liberté !

Malgré une actu vidéoludique restée au point mort durant une demi-douzaine d’années, notre hérisson hyper speedé ne s’est pas privé de squatter les écrans de ciné ou de livrer une pelletée de remakes et épisodes anniversaires. Depuis la sortie de Sonic Forces en 2017, il a fallu poireauter cinq longues années pour découvrir un épisode original et en 3D développé par la Sonic Team. Cette longue attente en valait vraiment la peine ? Si le studio a l’origine de la création de Sonic a offert quelques unes des plus fantastiques épopées à la mascotte de SEGA (tels les excellents Sonic Adventure de la Dreamcast, les Sonic de la MegaDrive…) il s’est hélas aussi fourvoyé à quelques reprises… Pour rester poli. Depuis les déceptions engendrées à répétition par Sonic the Hedgehog de 2006, puis Sonic Unleashed et par Sonic Forces, il convient raison gardée d’aborder chaque nouvel épisode avec une certaine prudence. Et pour être honnête avec Sonic Frontiers les voyants étaient un peu rougeâtres !

Dévoilé à travers un trailer énigmatique, la nouvelle aventure du hérisson bleu – d’abord « baptisée officieusement » Sonic Rangers – aura mis du temps à révéler ses charmes… et aussi son titre final. L’attente aura été longue. Surtout si comme moi, vous avez attendu de vous retrouver manette en mains pour éviter toute forme de spoils… ou de divulgâchage comme disent nos amis québécois. Sonic Frontiers débute ainsi comme l’une des épopée oldschool de la mascotte de Sega. À l’instar d’un Sonic 3, Tails, Amy et leur compère sont abattus en plein vol tandis qu’ils passent au-dessus d’une île déserte (mais peuplée malgré tout de créatures mignonnes) à bord du Tornado. Notre hérisson réchappe miraculeusement de ce dézingage en règle et se retrouve embarqué dans une odyssée en « solitaire » entrée réel et virtuel.

Comprenez que ce jeu d’action plate-forme à la troisième personne invite à explorer plusieurs environnements ouverts (îles) afin de débloquer différentes sortes d’items en traversant des levels à la vitesse supersonique ou en venant à bout de différents types de mini-jeux. Pour résumer, les mini-jeux/puzzles prodiguent des items nécessaires à l’amélioration des caractéristiques de Sonic (attaque, défense, vitesse, capacité d’anneaux) qui profite même du déblocage de nouvelles aptitudes offensives lors de la montée en niveau. Que les allergiques aux RPG se rassurent l’expérience reste axée sur la vitesse, sur les cabrioles graciles à la Sonic Rush sur Nintendo DS mais aussi à l’instar d’un bon vieux Sonic Adventure par l’accent mis sur l’exploration ! Voyez ces vastes îles comme des terrains de jeux remplis de challenges, d’ennemis à occire – parfois titanesques – et de moult sortes d’items à glaner pour interagir avec les alliés (Amy, Tails, Knuckles…) et débloquer des Émeraudes du Chaos. Une fois encore il faut récupérer les célèbres gemmes colorées que notre cher Sonic cherche à chaque épopée afin de se transformer en SuperSonic. J’ai toujours trouvé cette quête répétitive. Et mauvaise nouvelle, l’expérience s’avère plus lassante que jamais puisque Sonic Frontiers oblige à récupérer les sept joyaux sur chacune des îles : difficile de ne pas faire plus redondant ! Pire en parallèle il oblige aussi à accomplir les « mêmes » tâches d’une île à une autre. Une façon sans doute de freiner les élans du joueur et de lui imposer de passer une trentaine d’heures sur cette aventure.

Histoire de se changer les idées le titre permet de titiller le goujon à l’occasion de parties de pêche en compagnie de Big The Cat. Un perso secondaire apparu dans Sonic Adventure et qui s’est cantonné depuis quelques années à des apparitions dans des soins off. Ces mini-jeux de pêche aux interactions limitées s’avèrent surtout rudement pratiques pour récupérer des items rapidement. Que les fans de la franchise se rassurent. Les phases de plate-forme ne se limitent pas à glisser sur des rails suspendus dans les airs et à courir à toute jambes à travers des landes désertiques ou dévaler les flancs d’un volcan.  À l’instar d’un Sonic Générations, ce Frontiers propose aussi des séquences de plateformes plus conventionnelle en 3D ou en 2,5D (comprenez en 3D vue de profil) dans des levels inspirés par différents volets de la saga Sonic. Un bon point pour les nostalgiques qui jubileront de traverser à toute berzingue ces niveaux semblables à la Green Hill Zone et autre Chemical Plant Zone et en accomplissant différents challenges (pièces rouges, quotas de rings…) pour le plaisir de récupérer davantage d’items en récompense. Joie !

En tant que fan de longue date du hérisson bleu, depuis la découverte de sa première épopée sur Master System en 1991, je me devais évidemment d’acheter ma version dans le commerce. Elle aura servi à ce test réalisé également sur la Series X et … sur la Xbox One S ressortie pour l’occasion. Attaquons cette partie technique en précisant que Sonic Frontiers propose dans les options sur Series X deux paramètres graphiques (60ips ou 4K). En toute franchise on vous invite à privilégier la fluidité, elle améliore sans comparaison l’expérience de jeu qui gagne en nervosité et précision. Sur l’ancienne génération, Xbox One S, pas de miracle : Ça tourne mais le jeu manque de fluidité et est affublé en sus d’un effet de flou/ de traînée imprécis. Mais ce qui lui est sans doute le plus préjudiciable c’est son manque de « réactivité » trop pénalisant pour le joueur lors des phases de plate-forme qui exigent de la dextérité. C’est un peu frustrant quand le jeu se retrouve affublé d’une maniabilité exagérément complexe. Comprenez que le titre s’éloigne de sa philosophie d’origine et oblige à recourir à trop de touches. Ce qui peut s’avérer assez déroutant dans le feu de l’action. Heureusement que les vies sont illimitées !

Le jeu agace aussi un peu par ses vastes étendues vides et ses plateformes et rails suspendus dans les airs qui poppent quand on s’en approche.  Il parvient heureusement à nous époustoufler par (et c’est paradoxal) sa distance d’affichage aux panoramas saisissants, son cycle jour/nuit, ses jolis effets graphiques et climatiques réalistes, ses animations soignées et son chara design impeccable. Il délivre aussi de très bonnes sensations fortes lorsque l’on se retrouve dans un looping ou que l’on grinde sur un rail à toute vitesse ! Intégralement en français, Sonic Frontiers offre des menus et textes en français et propose bien sûr d’excellents doublages dans notre langue. La seule fausse note sur la partie audio du jeu concerne les musiques. Loin des mélodies intemporelles qui faisait vibrer nos cages à miel de bonheur sur MegaDrive, elles font penser à un mix des musiques de Richard Jacques sur Sonic R et de la bande son de Sonic Forces… et de Sonic Colors. Bref une sorte de Drum and Bass mâtinée de Techno/Dance sympa sur le moment mais pas aussi mémorable que le thème de la Green Hill Zone ou des ziks endiablées de Jun Senoue sur Sonic Adventure 2.

Test – Sonic Frontiers – Il dépasse les bornes !  
CONCLUSION
Déroutant par ses mondes ouverts, Sonic Frontiers est une invitation à l’action, à l’aventure et aux combats épiques. Visuellement époustouflant, riche en sensations fortes ce jeu de plate-forme pêche par sa répétitivité, son manque de fluidité et de jouabilité sur l’ancienne génération de Xbox One. Un renouveau réussi pour la franchise Sonic… même si on aurait préféré une aventure plus linéaire mais encore plus fun.
Les plus
Une invitation au voyage, des moments épiques
Une réalisation graphique assez jolie et soignée sur les machines modernes
La VF intégrale aux petits oignons
Des thèmes qui collent bien à l’action mais qui ne sont pas mémorables
Les moins
Une fluidité et réactivité améliorée sur Xbox One serait bienvenue
Un «scénario» vite redondant qui s’étale en longueur
Un mode d'affichage 4K à oublier
8