Test – The Lord of the Rings Gollum – On ne peut pas le Sacquet

BLOC INFO
Date de sortie
25 mai 2023
Editeur
Nacon
Développeur
Daedalic Entertainment
Genre
Action, Aventure
Machines
PS5, XSX/S, PS4/Pro, Xbox One/X, Switch, PC
PEGI
16

L’univers de Tolkien a été prétexte à bon nombre d’adaptations vidéoludiques surtout depuis la sortie sur grand écran de la trilogie du Seigneur des Anneaux du début des années 2000. Et c’est parti pour une de plus.

Si Electronic Arts, Codemasters et Warner Bros se sont pliés- le plus souvent – avec succès à l’exercice de l’adaptation de l’univers du SDA, c’est en revanche une première pour Nacon. Les teutons du studio Daedalic connus pour leurs sympathiques Point’n’Click, dont les sympathiques Chroniques de Sadwick et Night of the Rabbit se sont lancés un peu en terre inconnu. Pour l’occasion il se sont attelé au développement d’un titre un peu fourre-tout davantage axé vers la plate-forme… tout en conservant une certaine lourdeur inhérente aux jeux d’aventure. Chassez le naturel il revient au galop !

Exit les Legolas, Aragorn et autres persos charismatiques de la Communauté de l’Anneau. Comme son titre l’indique, ce jeu invite à suivre les péripéties du nabot crasseux et mal aimé Gollum. Rien de bien épique a priori. Capturé par les Nazgûl et jeté dans un cachot, le voilà condamné au bagne dans les profondeurs de la résidence du Roi Sorcier. Gollum se retrouve à jouer le larbin en accomplissant les plus basses besognes : nourrir les bestiaux, crapahuter dans d’étroits goulots de mine, ramasser les plaques de détenus disparus dans le cratère d’un volcan au milieu de la lave en fusion. Des tâches qui sont en somme rébarbatives et nécessitent d’activer des sortes d’interrupteurs. Afin de pimenter l’aventure, le jeu impose aussi des phases de plate-forme et même d’infiltration. Nous sommes en 2023, Mario 64 est sorti depuis plus de vingt-cinq ans. S’il ne cherche pas à réinventer la roue, Gollum inflige des phases de plate-forme 3D façon parkour atroces. La faute à une caméra aux fraises, à un héros qui supporte mal les chutes et surtout à une maniabilité qui manque cruellement de précision. Quand on crève, l’action reprend non loin du point de chute depuis un checkpoint, parfois il faut se résigner à se retaper une série de plateformes et phases de grimpette. Si l’on peste contre ces séquences de monte en l’air, Gollum (le jeu comme le perso en fait) épuise notre patience avec des phases d’infiltration aussi peu précises. Il s’agit de se glisser dans les zones d’ombre ou en hauteur et d’avancer à pas feutrés pour tromper la vigilance de l’ennemi. Las, il arrive que l’on force le passage au milieu des garde chiourme au lieu de jouer la carte de la furtivité… tout en croisant les doigts pour que ça passe. Par son passif de développeur de Point’nClick, Daedalic n’a pas hésité à glisser aussi de la réflexion sous forme d’énigmes et des séquences durant lesquelles on tente de donner des instructions à un allié. Oui tenter, car il arrive que ces séquences bugguent. Frustrant ! Aspect intéressant de cette aventure, le titre joue sur la dualité de Gollum/Smeagol lors des discussions avec des PNJ voire durant un combat « intérieur où les deux personnalités du nabot gris s’affrontent. Une idée sympathique…

Techniquement, le jeu n’est pas forcément vilain, contrairement à son protagoniste dont l’immense laideur – à mi-chemin du hobbit et du Gollum des films – a été raillée sur les réseaux sociaux. Le jeu a été testé sur Xbox Series X grâce à un code fourni par son éditeur. Merci bien. Toutefois sur la reine de beauté de chez Microsoft, l’avaleuse de Teraflops peine à offrir un affichage fluide en toute circonstance. Pire on note parfois des microfreezes. On espère qu’un patch viendra corriger ces soucis d’optimisation. Les environnements sont le plus souvent soignés, les textures détaillées, et le jeu affiche des effets de lumière réussis. On déplore en revanche un léger manque de lisibilité dans les parois praticables, même si les développeurs ont placé des tags pour indiquer les murs sur lesquels on peut se déplacer en courant. Côté chara-design, les persos bénéficient de modélisations assez honnêtes mais sont parfois flanqués d’animations un tantinet trop rigides. En français dans le texte dans les menus et sous-titres, le jeu n’est disponible malheureusement qu’en anglais pour les dialogues. Et dieu que ça bavarde ! Enfin n’espérez pas ravir vos tympans avec des compositions dignes des thèmes épiques du Seigneur des Anneau. Sympa sans plus.

Test – The Lord of the Rings Gollum – On ne peut pas le Sacquet
CONCLUSION
Incarner un méchant peut être parfois jouissif, jubilatoire. La triste condition de Gollum est un fardeau, comme le jeu qui se traîne inutilement en longueur, agace par le manque de digestivité de son mix de plate-forme, d’infiltration et d’aventure. Des défauts irritants pour un jeu vendu au prix fort. Un précieux.. ridicule.
Les plus
Les environnements sont soignés
L'univers de Tolkien
La dualité du personnage
Les moins
Des bugs de script, des bugs de collision
Incroyablement répétitif, mal rythmé
Des phases de plateformes longues et approximatives
4