Test – Starfield – L’aventure trois étoiles

BLOC INFO
Date de sortie
6 septembre 2023
Editeur
Bethesda Softworks, Microsoft
Développeur
Bethesda Softworks
Genre
Action, Shooter, RPG
Machines
XSX/S, PC
PEGI
18

Il aura fallu que l’on reprenne le chemin de l’école/du boulot pour que Microsoft et Bethesda daignent enfin sortir l’artillerie lourde. Grosse erreur de timing pour le jeu Xbox/PC le plus chronophage de cette rentrée !

Tandis que certains joueurs guettaient fébrilement l’arrivée du dernier né des géniteurs de Fallout et de The Elder Scrolls depuis de longs mois, j’avoue n’avoir été pris par le train de la hype qu’à quelques jours de l’arrivée du titre lors de la Gamescom. Comme par hasard, c’est pile poil à ce moment-là que j’ai résisté à la tentation de l’achat de l’upgrade Premium pour patienter jusqu’à la sortie du jeu sur le GamePass. Il paraîtrait que lorsque c’est gratuit c’est meilleur ! Ce passage sur le grill arrivant une dizaine de jours après la sortie de la Killer App, permettez que l’on fasse en sorte d’aller à l’essentiel après une trentaine d’heures de jeu !

Comme d’habitude Bethesda nous colle dans la peau d’un héros ordinaire qui va connaître une destinée extraordinaire. Pas en s’extirpant d’un bunker après un holocauste nucléaire ou en pourfendant des dragons dans un monde Médiéval Fantasy, mais en rentrant en contact avec un mystérieux matériau métallique déniché au fond d’une mine. Sans trop en dévoiler sur la suite de l’épopée : exit la vie de mineur ! Notre héros/héroïne dont on personnalise le physique à sa guise peu après le début de l’aventure rejoint une guilde d’explorateurs et se retrouve catapulté dans diverses missions à travers le cosmos pour retrouver des artefacts. En parallèle, il peut écumer l’univers à bord de son vaisseau en utilisant un système de navigation inspiré d’un Mass Effect (2). Contrairement à un No Man Skies ou même le mal aimé Starlink impossible de voler librement à travers l’espace d’une planète à une autre ou même de s’élancer depuis le sol vers la haute atmosphère. Un mal pour un bien puisque les vaisseaux se traînent. Au mieux on peut effectuer une approche d’une planète en hyperespace et virevolter à travers les champs d’astéroïdes situés en orbite afin de se livrer parfois à des dogfights enragés contre les engins des factions (mercenaires, pirates, militaires, fanatiques religieux…) les plus belliqueuses. Rassurez-vous, l’essentiel de l’aventure se déroule de manière conventionnelle sur la terre ferme d’une planète voire dans les couloirs d’un vaisseau spatial ou d’une station orbitale. Gardez vos armes à portée de main !

En bon Action RPG le titre invite à tailler le bout de gras avec des PNJ, accomplir des quêtes essentielles à la progression de l’aventure ou effectuer des missions secondaires dont les objectifs sont confiés par des interlocuteurs qui surgissent de manière… impromptue. Difficile de faire plus classique !  S’il faut souvent faire parler la poudre pour se sortir de confrontations intenses, avoir un peu de bagout et opter pour une voie plus diplomatique d’entrée de jeu (ou jouer la carte de la discrétion) permet d’économiser quelques balles. Selon nos goût, le titre est jouable en vue FPS ou à la troisième personne (avec une distance de caméra plus ou moins éloignée) et il offre d’employer un large assortiment de flingues, de fusils à pompe, de sulfateuses et des poignards taillés pour le combat rapproché. Notez que les affrontements se résument le plus souvent à des gunfights scriptés. En optant pour le mode de difficulté par défaut, les adversaires contrôlés par l’IA cherchent à se planquer ou attaquent depuis une position à couvert et échafaudent des stratégies offensives pour nous prendre en tirs croisés. Lors de ces séquences d’action, le feeling global du jeu est – je trouve – assez proche de celui d’un Fallout 4, même si les armes ici ne sont pas faites de bric et de broc. Afin d’infliger un maximum de dégâts aux opposants on peut évidemment faire sauter des objets explosifs pour enflammer ou refroidir les passions sur une zone assez “large”.  Enfin notez que les artefacts évoqués en début de test prodiguent des aptitudes particulières. Dignes d’un Jedi elles permettent de faire léviter les ennemis dans les airs ou de les projeter par exemple en arrière. Les pouvoirs ne brillant pas forcément par leur efficacité en plein combat, dans un premier temps, on a plutôt tendance à faire davantage confiance aux différentes pétoires et à privilégier le soutien balistique d’un allié contrôlé, faute de coop, par l’IA. Ne négligez pas ces alliés avec lesquels vous pouvez tisser des liens et même vous engager dans des romances… certes moins bestiales que celles de Baldur’s Gate 3 ou explicites que celles de Mass Effect ! Enfin comme dans tout bon RPG digne de ce nom la montée en niveau octroie un point de compétence. Particularité de Starfield, impossible de dispatcher ces points à des caractéristiques sans accomplir auparavant des challenges. Ainsi pour améliorer l’efficacité d’une catégorie d’arme (fusils à pompe, lasers…) ou d’un item guérisseur il faut avoir réalisé un certain nombre de frags ou s’être régénéré un certain nombre de fois pour débloquer le palier d’upgrade suivant. Un peu déroutant sachant que les points de compétences peuvent être attribués à une multitude d’attributs qui vont concerner les capacités de notre perso comme celles de son vaisseau.

Si nos pulsions destructrices sont limitées par le nombre de munitions et notre jauge de vitalité, il faut aussi composer avec une autre dédiée à l’endurance. Elle s’épuise plus rapidement lorsque l’on a dépassé notre capacité d’emport. Du coup, pour ne pas perdre trop en mobilité : voyagez léger et ne lootez pas systématiquement tout ce qui vous passe sous la main ! On retrouvait déjà ce gimmick à l’époque de Fallout3, il a été repris depuis par Skyrim et la punition est la même. Tant que l’on ne s’est pas débarrassé des items les plus encombrants dans l’inventaire du perso, on perd en célérité de mouvement et impossible de se déplacer instantanément d’un lieu vers le vaisseau stationné au sol. Et ne comptez pas sur la soute du vaisseau pour trimballer tout votre capharnaüm d’un bout à l’autre de la galaxie, car la capacité de stockage est hélas limitée. À quoi bon conserver tout ce fourbit demanderont les adeptes de Marie Kondo ? Eh bien à confectionner des modules pour améliorer notamment l’armement ou mitonner des petits plats. Et comme évoqué un peu en filigrane en amont, le jeu ne permet pas de voler en rase-mottes au-dessus de la surface des planètes ou d’employer un quelconque moyen de locomotion. Amis explorateurs chaussez de bonnes godasses car il va falloir crapahuter à travers une multitude de vastes étendues désolées ou mal famées, parfois dépourvues de pesanteur, qui feraient passer le Wasteland de Fallout 4 pour un petit bac à sable. Carrément !

Testé sur Xbox Series X grâce au GamePass, Starfield a également été essayé rapidement sur PC. Cette dernière mouture partait franchement assez mal, et ce par la faute d’un problème d’incompatibilité entre le jeu et le GPU (RTX 2060) qui empêchait le lancement du titre à sa sortie. Une fois la MAJ des drivers Nvidia installée nous avons pu reprendre la partie entamée sur Series X grâce à la fonctionnalité Play Anywhere. C’est toujours aussi pratique de pouvoir passer d’une version à l’autre surtout que cette mouture PC tourne convenablement (comprenez sans faire subir de trop fréquents ralentissements) sur une bécane moyenne à un niveau de détail élevé dans un modeste 1080P. Autre fonctionnalité supportée cette fois exclusivement sur Xbox, le Quick Resume permet de reprendre la partie après une extinction ou mise en veille prolongée. C’est appréciable de reprendre immédiatement l’aventure – sauf arrivée d’une mise à jour – surtout que le jeu se paye le luxe d’imposer au joueur de fréquents écrans de chargement, tel Skyrim en son temps. On peut lui reprocher d’être flanqué de cités et aussi de planètes qui manquent de vie, et d’infliger un système de déplacement/navigation spatiale nécessitant de passer par des menus (carte, journal de missions…). Afin d’être jouable sur les machines de générations précédentes ou les PC les plus faiblards, Starfield est évidemment praticable via le Xbox Cloud Gaming. Seul(s) bémol(s) apparus lors d’une rapide session de test sur Xbox One S, le jeu est moins réactif qu’exécuté sur une Xbox Series X en hard et est flanqué en sus de problèmes de rafraichissement et affiche une image manquant de netteté. Réfléchissez-y avant de tenter l’aventure par le cloud sur Xbox One surtout si elle est connectée en Wi-Fi. Sur un PC en revanche pas de problème de réactivité ou de rafraichissement de l’image, même si l’on sent bien que le rendu est un chouia moins fin que la mouture PC d’une machine carburant au Windows. Puisque sur un PC comme sur Xbox Series X, Starfield régale les mirettes par la beauté époustouflante de ses panoramas spatiaux, par son cycle jour nuit magnifié par les mouvements des planètes, par ses environnements aux textures soignées qui fourmillent de détails et par l’incroyable niveau d’expressivité des PNJ… « principaux » et leurs modélisations. Ce qui impressionne sans doute le plus est la synchronisation labiale parfaite en anglais lors des dialogues, certes plus approximative en français. Il ne faut cependant pas bouder son plaisir d’y jouer en VF, même si certaines voix résonnent parfois bizarrement, dans l’ensemble le doublage est de très bonne facture. Le jeu est d’ailleurs intégralement en français dans le texte et dans ses menus, et les gens de chez Bethesda ne nous ont pas fait l’affront de livrer une version inachevée. Enfin côté son, Starfield délecte nos esgourdes de très bons effets sonores ainsi que – et j’ai envie de dire surtout – d’une splendide bande-son signée par le compositeur Inon Zur. Ce dernier a œuvré notamment sur les BO des Fallout (depuis le 3eme du nom), Crysis, Syberia II et sa suite, il livre ici une bande-son grandiose à la hauteur de ce Space Opéra !

Test – Starfield – L’aventure trois étoiles
CONCLUSION
Mission accomplie pour Bethesda qui après une dizaine d’années de labeur livre un très bon Action RPG. Sans tutoyer la perfection, ce jeu qui frise l’excellence s’impose pourtant comme l’un des meilleurs jeux de la Xbox Series et on l’espère comme une nouvelle franchise.
Les plus
C’est splendide, sur PC comme sur Xbox Series X
Une aventure prenante et incroyablement riche
Une bande-son épique à la mesure de cette épopée
GamePass de rigueur si vous ne voulez pas payer 80€
Les moins
Des écrans de chargement trop fréquents
Des cités qui manquent de « vie »
Le système de compétences déroutant
8.5