Test – Returnal – L’éternel retour

BLOC INFO
Date de sortie
15 février 2023
Editeur
PlayStation PC LLC
Développeur
Climax Studios, Housemarque
Genre
Action, Shooter, Rogue-like
Machines
PC, PS5

Tiens te revoilà ? Voici une question qui ne se pose pas au hit de la PS5. Deux ans après avoir frappé un grand coup il tente de se faire une seconde jeunesse sur PC. Test express.

Sony a dégainé l’artillerie lourde depuis la sortie des portages de Horizon Zero Down, God of War (2018), Days Gone, Uncharted, Spiderman et sa suite et même SackBoy a Big Adventure. S’il se prépare aussi à livrer aux pécéistes en mal de PS5 (et nous sommes nombreux) d’autres jeux issus de la grande dame blanche tel The Last of Us Part 1 l’éditeur nippon offre avec Returnal le portage de son premier vrai jeu next gen.  Si vous voulez lire un test plus complet détaillant le gameplay, je vous invite à lire l’avis de Michel qui s’était largement étendu sur le sujet lors de la sortie du titre sur la PlayStation 5 de Sony. Il aura suffit que je récupère une vaillante RTX pour me voir confier ce passage sur le grill de la version PC de ce Rogue Lite de Housemarque (géniteurs du fantastique Resogun). Disons-le franchement je n’affectionne pas vraiment ce genre de jeu, la simple perspective de voir réduit à néant le temps passé et les efforts à la suite d’un trépas me frustre au plus au haut point. Et pourtant on a envie de l’aimer ce jeu. Explications.

Le titre invite à suivre les aventures de Selene, une exploratrice qui s’est crashée sur une planète hostile nommé Atropos après avoir reçu un mystérieux signal de détresse. Si le jeu est un peu à mi-chemin d’un Interstellar/Dead Space par son intrigue fantastique et ambiance oppressante côté gameplay, Returnal joue plutôt la carte du shooter débridé. Il faut se retrouver face au feu nourri façon « Shoot Them Up » tiré par le bestiaire xenomorphe pour réaliser que c’est bien Housemarque qui est aux commandes de ce … jeu d’aventure ? Que nenni ! Même si l’on ressent bien un feeling à la Metroid (par l’exploration de levels labyrinthiques) le titre oblige en réalité à survivre à des successions de gunfights endiablés face à des vagues d’ennemis. Et à l’instar de Hadès impossible de mémoriser les dangers qui nous attendant dans la salle suivante, car les plans des lieux changent à chaque retour à la vie. Si l’on retrouve quelques salles spécifiques récurrentes, dont la salle du boss de fin de level, toute nouvelle tentative diverge par ses power up/ malus et armes. La boule au ventre on crapahute prudemment avec le gun à portée de main ou le sabre prêt à entailler les ennemis qui tentent le contact. Gare le danger est à chaque détour de couloir ou parfois face à nous sans qu’on le réalise ! En effet, il n’est pas rare de tomber lamentablement au fond d’un bassin d’eau croupie ou même dans une crevasse insondable la faute à un gros manque de visibilité. Des chausse-trappes rageants qui font perdre de précieux point de vie à une héroïne qui peine déjà à survivre aux confrontations les plus intenses :  surtout quand la technique s’en mêle… les pinceaux.

Sur le papier le premier jeu NextGen de Sony porté sur PC par Climax Studio est sensé se satisfaire au minimum d’un CPU quadcore de 16Go de Ram et d’une GTX 1060. Des besoins inférieurs à la configuration sur laquelle a été testée le jeu constituée d’un Corei5 10400, 32Go de Ram et RTX 2060. En théorie on pourrait être serein… mais. À en croire l’utilitaire de gestion de ressources intégré à Returnal si le titre n’exploite qu’assez peu la mémoire (centrale et vidéo) ou le CPU qui se tourne les pouces, c’est en revanche le GPU qui est le plus sollicité. En 1080P comme en 4K au niveau de détail haut (qui n’est pas le plus élevé), le processeur graphique de la carte vidéo mouline quasiment à 100% et lors des rixes les plus intenses il inflige de sérieux coups de mou dans l’action. Des chutes de framerate abyssales des plus frustrantes puisque la plupart du temps le jeu tourne de manière fluide ou s’avère jouable. Et en l’installant sur un SSD il n’impose que peu de temps morts. Excepté lors du chargement initial un chouïa plus long (inférieur à la dizaine de secondes) durant la reprise de la partie à partir d’une sauvegarde unique. Le joueur n’a pas le droit à l’erreur même si le jeu de PlayStation Studios ne se prive pas de commettre des erreurs techniques. Un patch et ça repart ?

On remercie d’ailleurs son éditeur pour nous avoir transmis le code review de Returnal. Pour nous assurer que le problème de framerate aurait éventuellement été corrigé lors du patch day one, nous avons téléchargé la version finale que le grand public a pu découvrir en cette fin de journée de Saint Valentin. Pas de gros changement à l’horizon hélas en dehors de l’introduction du DLSS sensé booster les perfs de nos GeForce lors de l’utilisation du RayTracing. Visuellement Returnal est joli, il invite à crapahuter à travers des vestiges d’une civilisation Alien, la végétation envahissante et luxuriante est parfois noyés dans une épaisse purée de pois. Lorsque l’on ne nous impose pas de choisir entre deux bifurcations dans d’étroits dédales, les salles propices aux coups fourrés sont le plus souvent vastes, constituées de plusieurs étages et nous opposent à un bestiaire biomécanique redoutable ou élémentaire aux déplacements fulgurants. Si l’on s’émerveille de la qualité de leurs animations, des effets d’éclairage somptueux qui accompagnent leurs rafales, côté modélisations les ennemis n’affichent pas un charisme mémorable. Tout comme notre héroïne engoncée dans un scaphandre spatial assez quelconque (car pas appelé à devenir aussi mythique que l’armure Varia de Samus ou la Mjolnir du Major) dont la particularité est de gagner en compétences grâce à des upgrades parasitiques. Un peu comme Scorn sorti plus récemment sur Xbox et PC mais en bien moins gore et malaisant. En revanche le jeu ne se prive pas de jouer avec nos nerfs notamment à travers les vibrations transmises par le pad. À la manette Xbox Series ou DualSense (de la PS5) branché en USB le jeu s’est monté réactif et précis lors de la visée… notamment grâce à une option d’assistance difficilement refusable. Le périphérique de contrôle de Sony apporte davantage d’immersion en faisant sortir des effets sonores par le haut-parleur intégré à la manette. Version PC oblige, les puristes peuvent profiter d’une précision encore accrue et dégainer encore plus facilement l’arme de mêlée en employant l’inévitable couple clavier/souris. Pour achever ce tour du proprio, que les amoureux de la langue de Molière se rassurent. Le jeu est intégralement en français, pour les textes comme pour les voix, d’ailleurs le timbre de Selene me rappelle un peu la voix de Ripley, l’increvable héroïne de la saga Alien. Un point commun de plus ? Un point c’est tout.

Test – Returnal – L’éternel retour
CONCLUSION
Exigeant par son gameplay, Returnal s’avère être au final un titre un brin élitiste destiné aux seuls amateurs de rogue-like dotés d’une configuration surpuissante. En clair un portage un peu fainéant et pas vraiment optimisé d’un jeu déjà sorti il y a deux ans sur PS5. Une semi-déception amenée à se bonifier à renforts de patchs. Pour vivre heureux et longtemps sacrifiez le niveau de détails !
Les plus
Un univers, une ambiance …
La VF intégrale
La précision de la souris, le confort du pad vous avez le choix des armes
Le rendu graphique flatte la rétine mais…
Les moins
Un portage pas vraiment optimisé et gourmand
Un niveau de difficulté qui va faire pleurer dans les chaumières
6.5