Test – Metal Gear Solid Master Collection Vol 1 – Le retour des enfants pas terribles

BLOC INFO
Date de sortie
24 octobre 2023
Editeur
Konami
Développeur
Konami, Bluepoint Games
Genre
Action, Infiltration
Machines
PS5, XSX, PS4/Pro, Xbox One/X, Switch, PC
PEGI
18

La saga d’infiltration la plus incontournable de ces trente dernières années fait son grand retour dans une compilation… définitive ? Test express pour jeux cultes.

Du MSX en passant par la NES (pour le commun des mortels) jusqu’à la génération PS4/Xbox One, la licence MGS s’est imposée comme l’un des monuments du jeu d’action et d’infiltration. Une suprématie un peu remise en question pendant un temps par Ubisoft qui avec Splinter Cell rivalisait par ses mécaniques de jeu sans jamais pour autant faire oublier les heures passés avec Solid Snake, le Major, Big Boss, Liquid et les autres. Mais comment pardonner à Konami le très moyen MGS Survive ? Un jeu de survie vraiment poussif paru quelques temps après l’apothéose Metal Gear V The Phantom Pain et développé par l’équipe B de Kojima Prod tandis que le leader charismatique avait claqué la porte depuis longtemps. On espère que Konami aura la décence de ne pas nous refourguer ce spin-off dans l’un des prochains volets de la compilation. Croisons les doigts.

Bonne nouvelle ! Ce premier volume de la compilation est paru sur la totalité des consoles du marché. On y retrouve les deux premiers volets de Metal Gear parus sur NES, mais également les moutures éditées auparavant sur les micro-ordinateurs MSX 2. Un standard de micro 8 bit mis au point par Microsoft au début des années 80, et qui était – il me semble – populaire au Japon. Les versions NES et MSX de Metal Gear (et sa suite Snake’s Revenge) sans être identiques ont des éléments en commun. Cependant si vous êtes un vétéran nostalgique des jeux parus sur la machine de Nintendo, vous risquez d’être surpris par l’incroyable gap entre les versions NES et Micro. Cette dernière est bien supérieure à la version console par ses mécaniques d’infiltration (état d’alerte notamment) et de jeu plus « agréables ». En sus, elle jouit d’une réalisation naturellement plus fine et colorée. La découverte de la version MSX est une bonne surprise !

Loin de se limiter aux versions 8bit des 80’s, le premier volume de la Master Collection intègre surtout les trois premiers Metal Gear Solid qui étaient sortis sur PlayStation et PlayStation 2 (puis sur PC et Xbox). MGS2 et MGS3 avaient déjà bénéficié avec Peacewalker d’une parution en HD en 2012, notamment sur Xbox 360. Toutefois l’opus fondateur de la saga « Solid » était resté la chasse gardée des consoles de Sony et avait même profité d’une ressortie sur PlayStation Classic Mini. L’occasion de pouvoir jouer en Haute Définition à la première aventure en 3D de Solid Snake faisait méchamment envie. Mission accomplie ? Eh bien pas vraiment. Si Konami vient juste d’annoncer la disponibilité prochaine d’une mise à jour bardée de correctifs pour ce premier volet de la Master Collection, en l’état le portage est bancal. Pour rester poli. Sur la version Xbox Series X ayant servi au test et transmise par l’éditeur (merci à lui), Metal Gear Solid conserve un format d’affichage fenêtré qui ne s’étire pas magistralement d’un bord à l’autre de l’écran. Pire, il est flanqué de textures d’époque affublées des mêmes défauts visuels (polygones qui se chevauchent, textures qui vibrent…), les vidéos saccadent et surtout il impose de se coltiner des temps de chargement atrocement longs ! Voilà un « paradoxe temporel » pour un jeu stocké sur un SSD ! C’est dommage, à l’occasion de ce retour à Shadow Moses, Konami avait pourtant pris soin d’offrir la version de base de MGS, le pack Mission VR et même la mouture définitive de MGS sous-titrée Integral. Quel gâchis ! S’ils sont moins généreux – comprenez que l’on ne retrouve pas les rééditions de MGS 2 Substance ou de MGS 3 Subsistance – les remasters des MGS 2 et MGS 3 s’en sortent mieux… sans pour autant tutoyer la perfection.

Comme expliqué un peu plus haut, ces titres ont déjà été remasterisé il y’a une dizaine d’années lors de leurs sorties sur PS3 et Xbox 360. Les aventures de Solid et Naked profitent ainsi d’un rendu en 16/9ème, ils n’affichent pas trop d’aliasing et sont dotés de temps de chargements fulgurants. C’est le minimum de ce que l’on était en droit d’attendre d’un remaster. Seul regret, ces versions remaniées n’ont pas bénéficié du même traitement. Ainsi les textures de MGS2 (sur les persos et les décors) semblent floues et les modélisations des ennemis sont un peu trop simplistes. S’il possède tous les attributs du portage fainéant, Metal Gear Solid 2 n’en reste pas moins captivant par son intrigue qui invite à incarner Solid Snake et Raiden dans deux opérations d’infiltration maritimes (à bord d’un tanker puis sur une plate-forme offshore) où Revolver – Liquid – Ocelot vient jouer les troubles fêtes ! Metal Gear Solid 3 a davantage d’allure que son prédécesseur et a profité du remaster de 2012 pour s’offrir à l’époque un véritable lifting. Loin d’éclater les rétines, c’est pourtant le portage de cette compile qui s’en sort le mieux tant par la forme… que par le fond. Ainsi l’épopée de Naked Snake au pays des Soviets reste incroyablement prenante. MGS 3 mêle avec brio l’infiltration et la survie en milieu hostile, il possède un terrain de jeu bien fichu, une galerie de persos et antagonistes hyper charismatiques et des cinématiques à la mise en scène somptueuse. Une pépite !

La compil étant vendue plus d’une cinquantaine d’euros, le rapport quantité de jeux et prix aurait pu être honnête si la réalisation avait été davantage peaufinée. C’est vraiment dommage puisque Konami a pris la peine d’inclure quelques mignardises sympathiques à ces jeux telles des nouvelles graphiques animés basées sur deux premiers épisodes de la franchise Metal Gear Solid (en VF sous-titrée), ainsi qu’un lecteur audio pour réécouter une sélection des ziks emblématiques de la saga. Et si vous aimez la lecture ce n’est pas fini. Chaque jeu de la “trilogie” MGS possède un Master Book qui retrace l’histoire dans les grandes lignes et ceux qui veulent consulter les nombreux dialogues ou éléments de narration peuvent le faire par le biais d’un ScreenPlay Book. Gare ces deux derniers bonus ne sont réservés qu’aux anglophiles ! D’ailleurs notez que le premier MGS est le seul à profiter des doublages (kitschissimes) en VF, quant aux deux opus suivants, ils se dégustent avec les voix américaines ou japonaises en bénéficiant bien sûr des textes, de menus en VF et de sous-titres parfois approximatifs. Malgré toutes ces délicates attentions, Konami est parvenu à rater cette compilation en n’offrant même pas un launcher unifié. Ainsi sur Xbox, il faut fouiller dans la bibliothèque de jeux installés pour accéder aux trois MGS, aux deux jeux MSX et aux bonus réunis avec les deux jeux NES. Que c’est lourdingue et mal pensé ! Plus encore quand le contenu bonus doit être encore téléchargé séparément afin de s’ajouter aux quelques 40 Go déjà récupérés. Quelle hérésie !

Test – Metal Gear Solid Master Collection Vol 1 – Le retour des enfants pas terribles
CONCLUSION
Alléchant sur le papier, le premier volume de la Master Collection déçoit. C’est dommage puisque l’on se réjouissait de redécouvrir les aventures mythiques de Snake magnifiées par les standards HD… pas ceux de 2012 ! Frustrant ! Un peu plus de soin dans son interface et une vraie cure de jouvence étaient attendus. Raté et cher. À éviter pour le moment.
Les plus
Le plaisir de rejouer à MGS 2 et MGS 3 et aux versions MSX
Le remaster assez soigné de MGS 3
Du contenu bonus sympathique…
Les moins
… à télécharger séparément
Metal Gear Solid moche et peu optimisé. Impardonnable !
Pas d’interface unifiée pour lancer les jeux, pas banal pour une compile
5