Test – Company of Heroes 3 – Va-t-en guerre numérique

BLOC INFO
Date de sortie
30 mai 2023
Editeur
Sega
Développeur
Relic Entertainment
Genre
Stratégie Temps Réel
Machines
PS5, XSX/S, PC
PEGI
18

Les jeux de stratégie temps réel ne sont pas légion sur consoles. Alors lorsqu’un titre débarque, on y prête une attention particulière. Après la version PC, Company of Heroes 3 est disponible sur PS5 et XSX/S. Le résultat est somme toute… comme escompté.

La série des Company of Heroes n’est plus à présenter pour les fans de RTS (Real Time Strategy ou stratégie temps réel en bon français). Elle a acquis ses lettres de noblesse volet après volet avec un système solide et une interface plutôt facile d’accès… sur PC. Mais que donnerait le tout dernier volet sur des consoles PS5 et XSX/S avec un jeu au pad? Tout simplement, un bon jeu avec une interface moins ergonomique.

Mais commençons par le début. Company of Heroes 3 nous embarque sur deux théâtres d’opération de la seconde guerre mondiale : l’Afrique du Nord et l’Italie. En mode solo, vous aurez donc le choix entre une campagne italienne plus riche et plus imposante que l’opération en Afrique du nord qui tient de la succession de missions.

La campagne italienne vous demande tout simplement de reprendre grosso modo une bonne partie de l’Italie en boutant les allemands. Plus importante, il faudra gérer la stratégie au niveau macro tout autant qu’au niveau local où on gère les unités avec plus de précision lors de missions à objectifs multiples. Si la campagne italienne vous fait incarner les alliés, l’opération en Afrique du nord vous fera incarner les soldats de l’Axe notamment les Afrika Corps de Rommel. Quel que soit le mode choisi, vous allez donc devoir gérer vos unités afin de prendre des positions et évidemment détruire les troupes ennemies. La campagne italienne présente toutefois également un aspect tour par tour lorsqu’on gère le conflit au niveau macro.

Le principe d’un RTS est conservé à savoir que vous pouvez donner des ordres à un ensemble d’unité ou à des unités spécifiques, gérer une base et des points de contrôle via une interface. Celle-ci, soyons clairs, n’est pas la plus ergonomique. Il vous faudra un temps d’adaptation. Le didacticiel ne m’a pas suffit à me familiariser avec toutes les commandes. Autant vous le dire tout de suite, on sent qu’il s’agit d’une adaptation d’un gameplay qui sied mieux à un ensemble clavier/souris qu’à une interface contrôlée par un pad – et ce malgré les boutons et les combinaisons possibles. On perd en outre également la précision de pointage de la souris. Relic a ajouté une fonction de pause tactique. En appuyant sur L3, vous pouvez ainsi pauser l’action pour prendre vos décisions et donner vos ordres. Autant dire que c’est bien utile pour ne pas se retrouver submerger par les évènements sur le terrain. La raison est notamment qu’on peut pas facilement passer d’une zone à une autre d’une carte d’un simple clic comme sur PC. Et si on peut scroller plus rapidement avec la gâchette R2 appuyée, ce n’est pas assez précis et rapide lors de combats intenses. Cette pause tactique est donc une fonction particulièrement bien venue.

Une fois cet obstacle passé, il faut bien avouer que Relic Entertainment connaît son sujet. Les missions sont plutôt bien ficelées pour qu’on ait envie de toujours continuer. Avec plusieurs niveaux de difficulté disponibles, même les plus vétérans devrait y trouver leur compte. Si l’opération en Afrique du Nord ne vous prendra que quelques heures pour en arriver à bout, il faudra tout de même aisément de 20 à 30h pour terminer la campagne italienne. Cette dernière comprend également les interactions avec deux généraux, un américain et un britannique, aux personnalités assez caricaturales. L’américain est plutôt partisan du rentre dedans tandis que le britannique propose surtout une approche plus subtile et plus prudente. A vous de décider de la tactique à prendre à chaque phase de votre progression. Personnellement, j’ai eu tendance à équilibrer les approches avec des progressions parfois à l’emporte pièce sans trop prendre en compte l’aspect logistique et par d’autres moments, une approche plus prudente où il vaut mieux bien prendre les positions avant d’aller de l’avant. Plus tard dans la campagne, vous aurez aussi à faire avec un troisième personnage, une italienne nommée Valenti, qui pousse en gros à des quêtes annexes. Les réussir permet de gagner le soutien de la résistance italienne toutefois avec le risque d’élargir le front.

Rien que pour la campagne italienne et l’opération en Afrique du Nord, Company of Heroes 3 fera le bonheur des fans de stratégie et de RTS. Si on ajoute à cela les possibilités de jouer en ligne avec des parties rapides en 1 contre 1 jusqu’à 4 contre 4. Vous pourrez aussi choisir les parties en coop à 2 contre 2 jusqu’à 4 contre 4 contre l’IA. Enfin, si vous pouvez créer vos propres parties personnalisées et les rendre publiques ou privées.

Techniquement, la version PS5 testée ici tient la route. Lors de batailles intenses, de tirs d’artillerie, l’écran peut devenir vraiment surchargé avec des explosions spectaculaires, des bâtiments qui partent en mille morceaux, etc. On en prend plein les mirettes autant que cela peut l’être sur ce type de jeu avec leur vue aérienne isométrique plus ou moins zoomée. Comme souvent sur les consoles de nouvelle génération on a droit à un mode qualité et un mode performance. Ce dernier permet un 60FPS plutôt correct même si le jeu peine à le maintenir lors de séquences un peu intenses. On y perd évidemment une certaine finesse graphique. Personnellement j’ai surtout joué en mode qualité compte tenu du type de jeu. Le 30FPS n’est pas vraiment gênant sur un RTS.

Quel que soit le mode, j’ai pu toutefois déceler un certain manque de détail graphique avec des textures parfois un brin floues. L’autre défaut plutôt étonnant sur ces versions consoles nouvelle génération est le temps de chargement. On s’est tellement habitué à des chargements quasiment instantanés que devoir attendre des chargements assez longs surprend et agace. A voir si l’équipe peut réussir à améliorer ce point via un patch. Dernier point un poil décevant pour les anglophobes, Company of Heroes ne propose pas de voix en français. Si vous ne comprenez pas les voix anglaises, il va falloir vous contenter du sous-titrage. Seul hic, la police de caractères reste bien trop petite ce qui n’est guère confortable dans la majorité des cas. Le réglage de taille de police propose ne concerne que le sous-titrage des cinémariques mais pas des textes pendant vos parties. A titre personnel cela ne me dérange pas mais si vous ne maîtrisez pas la langue de Shakespeare, ça peut gêner l’immersion. Dommage donc que Sega et Relic Entertainment n’aient pas enregistré des voix en français.

Au final, Company of Heroes 3 est un bon RTS assez traditionnel. On sent bien que les développeurs ont tenté d’adapter au mieux leur bébé à un jeu au pad. Malheureusement, personne n’a trouvé à ce jour une interface console suffisamment ergonomique et intuitive. Company of Heroes 3 ne déroge pas à la règle. Familiarisez-vous avec l’interface pour pleinement profiter d’un RTS solide à défaut d’être parfait.

Test – Company of Heroes 3 – Va-t-en guerre numérique
CONCLUSION
Si vous parvenez à prendre en main les fonctionnalités du jeu, Company of Heroes 3 est un bon volet de la saga malgré ses quelques défauts qui ne devraient pas trop gâcher votre plaisir de stratège.
Les plus
Une réalisation plutôt propre en mode qualité
Des théâtres d'opération intéressants
Le mix stratégie macro et micro
Les moins
Une interface perfectible nécessitant de la pratique
Des textures manquant parfois de détail
7.5