Test – Like A Dragon Gaiden The Man Who Erased His Name – L’effaceur

BLOC INFO
Date de sortie
9 novembre 2023
Editeur
Sega
Développeur
Ryu Ga Gotoku Studio
Genre
Action, Aventure
Machines
PS5, XSX/S, PS4/Pro, Xbox One/X, PC
PEGI
18

On efface tout et on recommence. Kazuma Kiryu fait son grand retour sur le devant de la scène après avoir laissé le premier rôle à des petits nouveaux. Quel monstre sacré ! Quelle présence ! On ne s’en lasse pas !

Après une demi-douzaine de volets de la saga Yakuza, on s’était résolu à faire nos adieux au charismatique Dragon de Dojima. En effet, sans trop spoiler l’histoire, à la fin de Yakuza 6 Song of Life notre héros vieillissant s’était fait passer pour mort afin de protéger ses proches en coupant tout lien avec son clan. S’il n’a pas résisté à la tentation de taper l’incruste dans Like a Dragon, le RPG au tour par tour qui marquait le renouveau de la saga, Kazuma Kiryu fait son comeback fracassant dans un jeu qui s’avère être un Yakuza pur jus ! Et pourtant, cette nouvelle épopée de notre castagneur préféré s’intitule – à l’instar des aventures du fringuant Ichiban Kasuga – « Like a Dragon Gaiden : the Man Who Erased His Name ». Un titre à rallonge pour un protagoniste désormais rebaptisé Joryu et qui a renié son passé sulfureux afin de rejoindre les rangs des Daidoji. Une organisation davantage versé dans la politique et le banditisme en col blanc plutôt que dans la criminalité de rue. Vous suivez toujours ?

Après avoir évoqué rapidement le pitch, inutile de s’attarder davantage sur l’histoire de ce jeu qui aurait pu être à l’origine un DLC pour le prochain Like a Dragon Infinite Wealth (dont la démo est incluse à ce jeu). Plutôt que de livrer un chapitre et cantonner Kiryu à de la figuration les gens du Ryu Ga Gotoku Studio ont voulu prolonger l’expérience. À raison ! Ils ont ainsi fourni assez de contenu à cette aventure pour tenir le joueur en haleine durant une quinzaine d’heures. Une durée de vie respectable pour une épopée qui ne s’étale que sur cinq chapitres. Il s’agit ici de visiter un terrain de jeu déjà arpenté par le passé Sotenbori (une “reconstitution” d’un quartier d’Osaka) et de s’adonner à des combats en arène. Si vous aimez les films de gladiateurs vous serez aux anges ! S’il est possible de distribuer des mandales en combat singulier, le jeu prend évidemment toute sa dimension lorsque l’on se retrouve opposé à une dizaine d’ennemis lors de confrontations en solitaire voire aussi en équipe. Dans ce dernier cas, il s’agit de constituer son équipe en recrutant quatre pugilistes qui ont des rôles de Tank, DPS et Heal puis de faire monter leur niveau d’expérience au fil des combats.  Que les fans de la première heure se rassurent, malgré le jargon emprunté aux RPG pas question de se livrer à des confrontations au tour par tour. En arène comme dans les rues, ça bastonne, ça castagne avec l’intensité d’un bon Beat Them Up. Une nervosité que l’on retrouve aussi dans la bande-son qui vient ambiance les nombreuses bagarres. Ainsi elle offre des sonorités plus axés rock ou electro selon que l’on opte pour un style de combat propre au Dragon de Dojima ou que l’on favorise l’usage des nouvelles technologies (drones) combinées à des techniques de castagne plus rapides. Histoire de se faciliter la vie, on peut toujours utiliser des éléments du décor (bicyclettes, panneaux…) pour infliger davantage de dégâts aux bandes de mauvais garçons querelleurs qui arpentent les rues. L’action ne se limite pas au colisée et aux rues mal famées. On doit aussi s’aventurer dans les QG de factions adverses à l’occasion de successions de combats… linéaires et répétitifs. Un gimmick hérité des premiers volets de la saga et qui contraste un peu avec nos tribulations à travers le monde “ouvert”.

Comme précisé quelques lignes au-dessus, l’action de ce huiti… nouveau volet un peu hors-série, se déroule “principalement” à Sotenbori. Un quartier revisité d’Osaka à travers lequel on a déjà crapahuté dans trois volets de la franchise Yakuza (Yakuza 0, Yakuza 2 et Yakuza 5) ! Il s’agit, entre deux missions scénarisées, d’accomplir des pelletées de quêtes secondaires pour le compte d’Akane. Une mystérieuse jeune femme qui offre le gite à notre héros. Ces missions annexes consistent à rendre service aux habitants du quartier en volant à leur secours en cas d’agression, de leur livrer toutes sortes d’objets (boissons…) ou d’accomplir des objectifs pour leurs compte. Prêt à jouer les bons samaritains ? Titre dérivé de la saga Yakuza oblige, évidemment, cette version à plus petite échelle d’Osaka propose tout un tas d’activités pour se changer les idées entre deux quêtes. En sus d’aller se péter la panse dans les restos, de se taper des musettes dans les bars on peut aussi pousser la chansonnette au karaoké et dépenser quelques deniers dans les bars à hôtesses … afin de rompre un peu avec la monotonie et la solitude. Exit les belles naïades modélisées en 3D, les sessions de “drague” me font penser à l’époque lointaine des softs coquins vaguement interactifs. À l’image d’un point’n’click, on taillait le bout de gras avec des donzelles par l’intermédiaire de textes à sélectionner et de séquences vidéo en HD. Sympathique mais un brin rigide, répétitif… et surtout : un peu bizarre ! Loin de n’être qu’un bourreau des cœurs, Joryu peut aussi taper le carton dans des casinos, jouer aux fléchettes, au billard, parfaire son swing dans un practice (de golf) ou s’adonner à d’autres jeux de argent/hasard typiquement nippons. Et comme dans Yakuza 0 et Kiwami, on peut aussi se livrer à de sympathiques courses de voitures radio commandées. Les plus férus pourront même améliorer leur joujou grâce à des upgrades obtenues lors des victoires. Tel Shenmue en son temps, Like a Dragon Gaiden offre comme les autres jeux de la saga Yakuza de claquer ses précieux deniers dans les salles d’arcades disséminées à travers la map. Le titre propose ainsi de récupérer des peluches dans les Ufo Catcher et surtout de renouer avec le plaisir de l’arcade en (re)découvrant des hits inusables de la baston de SEGA tels Virtua Fighter 2, Sonic the Fighters ou encore le plus méconnu Fighting Vipers 2.  En sus de ces jeux de castagne, on peut aussi, et surtout, se lancer dans l’enfer de la course. Celui de stock-car en jouant à Sega Racing Classic une « suite » en HD de Daytona USA et rejouer à MotoRaid une sorte de croisement d’un Road Rash et d’un ExtremeG… un brin plus poussif. Si vous n’avez jamais trainé vos guêtres dans ces lieux autrefois enfumés, préparez-vous à redécouvrir le plaisir de l’arcade à la maison !

Pour achever ce tour du proprio, précisons que le jeu a été testé sur Xbox Series X à partir d’un code transmis par l’éditeur. Merci à SEGA et Plaion ! Like a Dragon Gaiden carbure au moteur graphique Dragon Engine de Yakuza 6, il profite d’une sortie sur les machines d’hier (Xbox One/PS4) comme sur les bécanes d’aujourd’hui (PS5 et Xbox Series). Seul gros regret, à l’instar d’un Alan Wake 2, le jeu n’est disponible qu’en dématerialisé par chez nous, tandis qu’il a bénéficié d’une sortie en version boîte sur PS4 et PS5 au Japon. Les fétichistes du physique l’auront un peu mauvaise. Lors de sa sortie sur PS4, le sixième volet nous avait époustouflé. L’effet de surprise est certes un peu passé mais le jeu ne se prive pas de régaler une nouvelle fois nos mirettes. Il affiche des environnements toujours aussi détaillés et réalistes, et son monde ouvert profite d’un cycle jour/nuit. Jolie le jour, cette reconstitution d’Osaka prend davantage de cachet à la nuit tombée grâce à ces effets d’éclairage qui rendent nos escapades by night encore plus… éblouissantes. S’il affiche des écrans de chargements – très courts – a certains lieux/moments du jeu, ce Like a Dragon Gaiden permet le plus souvent de s’aventurer d’une rue peuplée à l’intérieur d’un bâtiment/commerce sans interruption. Et comme tous les jeux basés sur ce moteur graphique nous apprécions toujours la fluidité de l’animation de Kiryu/Joryu dans ses déplacements et sa capacité à se mouvoir de façon organique. Comprenez que lorsqu’il se heurte à un obstacle « bas » notre héros va automatiquement l’enjamber ou sauter par-dessus, ou de le pousser s’il s’agit d’une porte. Cette fluidité on la retrouve aussi lors des phases de castagnes où les enchaînements paraissent assez naturels… sans pour autant rivaliser avec ceux d’un vrai jeu de baston.

Occupant près de 60Go d’espace sur l’unité de stockage de la Xbox Series, Like a Dragon Gaiden est loin d’être un poids plume ! Pourtant, certaines textures (sur certains persos secondaires comme les décors) manquent un chouïa de détails… mais c’est vraiment pinailler puisque les PNJ sont variés. Et cela n’empêche pas de prendre un plaisir monstre à crapahuter à travers cette reconstitution minutieuse de ShinSaibashi. Code Xbox oblige, nous n’avons pas résisté à la tentation de tester le jeu également sur Xbox One S afin de le comparer à la « version » Xbox Series X. Il s’agit du même jeu et si les textures paraissent plus floues et l’animation moins fluide, le titre est flanqué en sus de quelques ralentissements lors des bagarres de rues. Rien de rédhibitoire. On lui pardonne même ses chargements un peu longuets tant l’expérience reste ainsi jouable et prenante Xbox One S. Voilà un très bon point ! En français dans ses textes et menus, le jeu se savoure évidemment en japonais sous-titré. En particulier lors de ses splendides cinématiques à l’intrigue bien ficelée, à la mise en scène survoltée et aux chorégraphies dignes d’un bon film d’action. Sortez le pop-corn pour déguster ce divertissement de haute volée !

Test – Like A Dragon Gaiden The Man Who Erased His Name – L’effaceur
CONCLUSION
Un vrai Yakuza pur jus ! On retrouve dans ce Like a Dragon Gaiden tous les ingrédients qui ont fait le succès de la saga crapuleuse de SEGA. Un très bon spectacle qui ne pèche que par la surface assez réduite de son terrain de jeu. Malgré tout, c’est un retour gagnant pour le Dragon de Dojima !
Les plus
Disponible sur la plupart des machines… sauf sur Switch
Quel bonheur de retrouver Kiryu dans un bon jeu d’action qui tabasse
Une réalisation soignée et fluide sur NextGen, il est encore joli et jouable sur les machines d’avant
Un rapport durée de vie/prix honnête
Les moins
Uniquement dispo en dématerialisé en Europe et US
Un terrain de jeu un brin trop étroit
8.3