Test – Sonic Superstars – Speed of the Northstar

BLOC INFO
Date de sortie
17 octobre 2023
Editeur
Sega
Développeur
Sonic Team, Arzest
Genre
Action, Plateforme
Machines
PS5, XSX/S, PS4/Pro, Xbox One/X, Switch, PC
PEGI
3

Moins d’un an après la sortie de Sonic Frontiers, et seulement trois mois après l’arrivée de l’extension Plus de Sonic Origins, voilà que débarque un autre titre mettant en scène notre hérisson bleu préféré. Direction les îles de Northstar pour une toute nouvelle aventure résolument old school !

Si la Sonic Team a dû garder un œil sur l’avancée du développement, c’est pourtant un autre studio qui s’est chargé de co-réaliser ce Sonic Superstars. Pas d’inquiétude, on retrouve bien l’ADN de Sonic dans ce nouveau jeu de plateformes, puisqu’il a été développé par Naoto Ohshima surtout connu pour être le créateur du hérisson, de Robotnik mais aussi de Nights. Parti de la Sonic Team après avoir œuvré sur le fabuleux Sonic Adventure, il a fondé le “feu” studio Artoon (Blue Dragoon, Blinx…) et a co-fondé en 2010 Arzest. Ce studio s’est fait connaître en bossant pour le compte de Nintendo sur certains de leurs succès, comme le Mii Plaza de la 3DS, New Yoshi’s Island et le Mario et Sonic aux JO de 2016 sur la même console portable. Sur le CV plutôt sans faute de ce studio, on retrouve aussi Balan Wonderworld. Un jeu de plateforme sympathique aux faux airs de Nights Into Dreams, à l’univers bariolé, co-réalisé par Yuji Naka (l’autre géniteur de Sonic) qui était destiné aux plus jeunes. Ce Sonic Superstars s’adresse-t-il à un nouveau public ou est-ce que les fans de longue date vont y trouver leur compte ?

En possible suite directe du Sonic et Knuckles de la MegaDrive, le titre nous catapulte dans une nouvelle épopée où le hérisson bleu et ses amis partent sauver les petits animaux capturés par Fang le Sniper et robotisés par Robotnik. Tous à bord du Tornado direction les Northstar Island ! Si l’on ne croise pas Kenshiro (Ken le Survivant en VF) dans ce terrain de jeu insulaire, en revanche les différents levels invitent à atomiser un bestiaire bien connu. Ainsi comme dans tout bon jeu de plateformes, il faut toujours sauter sur le coin du pif ou foncer dans des badnicks (crabes, guêpes, chenilles volantes…) croisés dans les différents titres parus sur Megadrive et même dans les opus 8bit. Le titre est constitué de niveaux inédits mais certains ont un air de déjà-vu. Évidemment le jeu s’ouvre sur une pseudo Green Hill Zone, on visite un temple aérien et une zone ensablée inspirés de Sonic & Knuckles, un monde dans le CyberEspace digne de Shadow the Hedgehog et de la ScrapBrain Zone du premier Sonic et une fête foraine qui n’a rien à envier au casino de Sonic 2. Au total il dispose d’un peu moins d’une douzaine de zones qui sont – le plus souvent – constituées de deux actes. Lors du mode story, il s’agit toujours de foncer du début d’un level vers la fin, en affrontant au terme de la seconde partie un boss parfois particulièrement retors !

Pour les déçus de Balan Wonderworld, rassurez-vous : on est loin de la promenade de santé offerte par cette précédente production de Arzest. Les ennemis sont légion, les décors pullulent de chausse-trappes qui font toujours perdre de précieux rings parcimonieusement engrangés. Et quant aux combats de boss, ils mettent notre patience et nos réflexes à l’épreuve en jouant les prolongations via différentes transformations. Afin de conserver ses liquidités et pour se protéger des attaques des badnicks ou des pièges, on retrouve les inévitables boucliers énergétiques et ceux électrifiés qui permettent de glaner les anneaux à distance. En sus, on peut ramasser des items d’invincibilité temporaire ainsi que des power up de vitesse qui permettent à notre héros (Sonic, Tails, Knuckles ou Amy) de bénéficier d’une super vitesse durant quelques secondes. Ces “Power Sneakers” ne sont pas de trop pour parcourir plus rapidement des levels très vastes, que l’on met bien plus de temps à traverser de bout en bout que ceux de Sonic 2. Enfin notez que l’on peut accéder à des stages bonus inspirés de ceux du Sonic premier du nom paru sur MegaDrive. Ils invitent à récupérer des médaillons dans des labyrinthes en rotation en évitant de rentrer en contact avec des failles qui renvoient notre perso droit vers la sortie. Si j’avais détesté ces stages bonus à l’époque sur MegaDrive, cette fois j’ai pris davantage de plaisir à les explorer afin de trouver de précieuses médailles… dont on vous reparlera un peu plus loin. En recyclant un bon paquet des mécaniques inusables issues des premiers volets, les fans de longue date du hérisson bleu restent en terrain connu. Toutefois, Sonic Superstars ne reste pas que sur ses acquis et conserve quelques surprises sous le coude !

Évidemment les Émeraudes du Chaos sont toujours de la partie. Et pour les dénicher il faut accéder à d’autres stages spéciaux accessibles par le biais de portails semblables aux anneaux géants de Sonic 3 et Sonic & Knuckles. Il ne s’agit pas d’arpenter un level en pseudo 3D comme ceux de Sonic CD ou de chopper un quota de rings dans un half-pipe. Dans ces niveaux, il faut pourchasser une émeraude dans un espace en 3D en se balançant à travers les airs d’un point d’accroche à un autre (tel un Spiderman) jusqu’à mettre la main sur la précieuse gemme. À mesure que l’on en récupère la difficulté se corse, la gemme se déplace plus rapidement et l’on doit éviter des pièges explosifs et éléments du décor dont le contact ont vite fait de nous précipiter vers des profondeurs abyssales. Anticiper les déplacements du joyau ne suffit pas ! Patience et chance sont aussi nécessaires ! Loin d’être accessoires, les gemmes du chaos renferment différentes sortes de pouvoirs qui peuvent être employés pour (par exemple) exécuter une attaque enflammée digne de Blaze the Cat, ralentir le temps ou faire apparaître des éléments cachés du décor. Gardez un œil ouvert, lors de l’aventure, des icônes peuvent surgir à l’écran pour indiquer quelle interaction est la plus adéquate. Pratique sauf dans le feu de l’action, car la sélection du pouvoir se fait par le biais d’un menu rotatif accessible avec le stick analogique droit, voire par le biais des touches L et R. C’est pour le moins déroutant quand le jeu se suffit d’un seul bouton d’action (saut) … tel Balan Wonderworld ou surtout les Sonic d’antan. Sonic Superstars joue pourtant la carte de l’accessibilité, d’une certaine façon, en octroyant aux joueurs des vies infinies et de nombreux checkpoints. Comme dit en fin de paragraphe précédent, Superstars ne se limite pas à reprendre des ingrédients incontournables de la saga Sonic. En sus des nouveaux stages bonus, des pouvoirs liés aux émeraudes du chaos, on retrouve aussi lors de l’aventure solo des références à d’autres jeux de SEGA. Ainsi dans le niveau de la jungle, en passant dans les hautes herbes le perso se retrouve recouvert de framboises explosives comme dans Ristar (jeu de plateforme de la Sonic Team sorti sur MegaDrive). Vers la fin du jeu, un level se la joue façon shoot’em up à la Fantasy Zone et on joue au chat et à la souris comme Chu Chu Rocket lors d’un passage dans Cyberespace.

Pensé pour être pratiqué évidemment en solo, Sonic Superstars offre, à l’instar d’un New Super Mario Bros, un mode coop praticable en local jusqu’à quatre joueurs. L’aventure achevée on peut rejouer aux niveaux en Contre La Montre afin de faire figurer son nom dans le classement mondial… pour la gloire ! Enfin, il offre aussi un mode compétitif qui tire parti des médaillons ramassés dans les stages spéciaux, disséminés dans les niveaux, remportés tous les 100 anneaux ou récupérables dans d’autres niveaux spéciaux auxquels on accède grâce à des fruits. Il va falloir en récupérer plusieurs dizaines de ces médailles qui ne sont destinées qu’à personnaliser son avatar robotique (Metal Sonic, Metal Knuckles…) que l’on utilise lors de confrontations en ligne sur des mini jeux. Durant ces derniers on glane un max d’étoiles, on tente de survivre à des tirs de canon venus de l’arrière-plan, on affronte d’autres joueurs à coups de rayons laser, on participe à une course à l’ancienne à la façon d’un Sonic2. Une initiative sympathique pour prolonger l’expérience, si seulement les épreuves n’étaient pas aussi redondantes. Heureusement la campagne solo achevée, rien n’empêche de retenter l’aventure avec un nouveau personnage, “Trip”. Sans trop en dévoiler de son background, lorsqu’il se roule en boule ce perso me rappelle furieusement Vector le Crocodile (Knuckles Chaotix 32X) il possède d’un double saut et peut réaliser l’ascension des parois les plus abruptes. Enfin, New Game + oblige, il possède la capacité – comme les autres héros – d’employer les pouvoirs des émeraudes débloquées. Sympa !

Contrairement à Sonic Frontiers qui avait été testé l’an dernier à partir d’une version commerciale achetée avec nos deniers, SEGA et Plaion nous ont transmis cette année une version de Sonic Superstars : merci à eux ! Ce jeu de plateformes a pu être ainsi passé sur le grill dans la version Xbox Series X. Notez que nous n’avons pas poussé le vice jusqu’à l’essayer sur Xbox One S. Puisque contrairement à un Sonic Frontiers, ce Superstars s’affiche le plus souvent dans un rendu en 2,5D (3D vue de profil) et en Full 3D lors des cinématiques ou des stages de chasse aux émeraudes. Graphiquement c’est plutôt propre ! Les persos aux design rondouillards (comme ceux des premiers volets de la saga) bénéficient de modélisations et animations soignées, les environnements colorés fourmillent d’animations et ils affichent souvent des arrière-plans dotés d’une bonne profondeur. Sans faire cracher ses poumons à la dernière reine de beauté de chez Microsoft, le jeu a accusé quelques fois des petits ralentissements en 4K qui n’ont pas eu d’incidence sur le gameplay qui demeure assez réactif. Heureusement ! Signalons que le jeu est disponible intégralement en VF dans ses textes et menus. En revanche pas de voix en français, ni en VO pour les quelques cinématiques … qui n’ont pas été doublées. Comme on le disait en préambule, l’essentiel du jeu a été réalisé par Arzest, quant à la bande-son et aux effets sonore, ils ont été mitonnés par la Sonic Team et plus précisément par Jun Senoue. Si ce dernier a œuvré sur les bandes-son de la saga Sonic depuis le troisième volet sorti il y a trente ans, il a pu aussi compter sur le renfort de Tee Lopes qui a participé aux bandes-son de Streets of Rage4, de Sonic Mania ainsi que celles des derniers volets et spin-off de la franchise Sonic. Souhaitons-lui une collaboration aussi longue que celle de Jun Senoue avec la firme au hérisson bleu !

Test – Sonic Superstars – Speed of the Northstar
CONCLUSION
Superstars se la joue old school tout en offrant une réalisation modernisée et en conservant l’essentiel des mécaniques et ingrédients qui ont fait le succès de la série. Certes affublé de levels longuets et de combats de boss revanchards, le jeu fait pourtant mouche dans nos cœurs de vieux joueurs par ses références à la belle époque de SEGA !
Les plus
Dispo sur les consoles d’hier et aujourd’hui, rapport prix/durée de vie honnête,
5 persos jouables et coop à 4
Un joli épisode “anniversaire”, qui se la joue old school et regorge de références : ça fait du bien
Une bande-son entraînante qui pulse
Les moins
Des pouvoirs lourdingues à utiliser, quelques ralentissements légers
Des niveaux un brin trop longuets, des combats de boss intenses, mais répétitifs
7.8